Un film sur les crises d'identité au final frustrant

Rie est une jeune mère de famille fraichement divorcée qui va tomber amoureuse d’un jeune homme récemment arrivé dans sa ville, Daisuke Taniguchi. 3 ans plus tard, après qu’ils aient eu un enfant, Daisuke meurt lors d’un accident de travail. Lors d’une commémoration pour la mort de Daisuke, son frère est convié, mais lorsqu’il voit une photo de Daisuke, il est formel, ce n’est pas lui. Rie va donc engager l’avocat chargé de l’exécution de l’héritage de Daisuke pour faire la lumière sur l’identité de son mari.

Le déroulé de l’enquête est mené de manière intéressante dans son mystère et le chemin mené de sa résolution. Toutes les réponses apportées ouvrent de nouveaux mystères qui tiennent le spectateur en haleine tout au long du film. La promesse est intéressante, connaître la véritable identité de l’usurpateur, et en conséquence, ce qu’il est advenu de la personne a l’identité usurpée, qui a disparu des radars. La mise en scène est très épurée, sans trop d’effets de style, et le rythme est aussi lent, que ce soit dans la mise en place et la vie du couple, qui dure un certain temps, autant que dans le déroulé de l’enquête, ce qui risque de laisser certains spectateurs sur le carreau, ce qui n’a pas été mon cas, car l’énigme proposée m’a vraiment intéressé.

Au-delà du thriller, le film va développer de nombreux thèmes qui sont liés à l’identité et aux crises qu’elles génèrent chez les hommes. Il va notamment être question de ce qui est tient de l’inné et de l’acquis, de ce que l’on nous a transmis et de ce que l’on transmet, mais aussi du droit à l’oubli et de la volonté de redémarrer de zéro. Tous les personnages qui composent le film vivent un mal-être qui les rongent et les questionnent sur leurs identités. Le fils beau-fils du Daisuke usurpateur change constamment de nom. L’avocat est naturalisé japonais d’origine coréenne et subit le racisme.

Cependant, la multiplicité des personnages et de leurs enjeux et secrets crée certaines carences dans leur développement. Le personnage vraiment développé est celui du Daisuke usurpateur, notamment grâce à long flash-back très bien mené. Lorsque son arc narratif est terminé, j’ai vraiment la sensation que la fin du film est rushée, alors qu’il dure quand même deux heures. J’aurais souhaité en savoir plus notamment en ce qui concerne la personne dont l’identité a été usurpée et ses motivations.

Si le film tient en haleine et développe des thèmes intéressant, il se révèle frustrant dans son dernier acte.