J'ai découvert ce film il y a déjà une semaine mais plus il s'éloigne et plus j'y repense.
Ce film mérite une meilleure reconnaissance et une autre visibilité que celle dont il bénéficie.
Je me lance donc dans l'exercice publicitaire et promotionnel.
Chers éclaireurs, abonnés, lecteurs occasionnels VOYEZ ce film !
Pourquoi ?
Ben oui, pourquoi ? Le sujet est rébarbatif, il surfe sur la vague de l'actualité sulfureuse en autriche et aux Etats Unis, n'a rien de bien glamour puisqu'il évoque rien moins que l'enlèvement et la séquestration d'une enfant par un homme adulte.
Je vais m'efforcer de répondre en plusieurs points.
Les acteurs d'abord. Reda Kateb montre encore une fois qu'il est indispensable au paysage cinématographique français depuis "Qu'un seul tienne et les autres suivront"...
En tortionnaire dépendant affectif, il montre toute l'étendue de sa palette.
Face à lui, la jeune Agathe Bonitzer, petit bout de femme plein de détermination, complètement déconnectée de la réalité du monde par la force des choses, elle joue à merveille du pouvoir qu'elle exerce sur l'homme dont sa vie et sa survie dépendent.
Le film, habilement monté en séries de flashbacks, montre comment cette jeune femme rescapée de l'enfer peut, pourra tenter de se reconstruire une vie "normale" après avoir connue la séquestration et ce genre de rapport complètement hors normes à l'autre. Le montage parallèle entre la liberté retrouvée et la séquestration montrent une évolution du personnage de la jeune femme et ses difficultés naturelles et compréhensibles à se socialiser.
Frédéric Videau évite tout pathos pour se concentrer sur ce qui est essentiel : les relations entre les personnages.
A noter une brochette de seconds rôles qui comptent : Noémie Lvovski en mère qui redécouvre l'enfant perdue, Grégory Gadebois en collègue de Vincent ou Jacques Bonnaffé en père à la ramasse.
Gaëlle, une fois libérée va devoir s'approprier sa vie, faire face au vide intersidéral que lui offre cette liberté nouvellement conquise.
Tout le paradoxe du syndrôme de Stockohlm est ici montré de façon clinique et efficace.
Mais pourquoi tous ces gens veulent-elle lui faire penser du mal de Vincent ?