A Muse Never Drowns (2022) - ミューズは溺れない / 82 min.

Réalisatrice : Asao Nozomi - 淺雄望.
Casting principal : Uehara Miku - 上原実矩 ; Wakasugi Kogarashi - 若杉凩 ; Kokoro Morita - 森田想.
Mots-clefs : Japan - Coing of Age - Lesbien - Art


Le pitch :

Alors qu'elle suit un cours de dessin sur les quais du port, Sakuko est poussée accidentellement à l'eau par un camarade de classe et la jeune Saïbara en profite pour peindre la scène. Comble de la honte pour la lycéenne, Sabarat gagne même un prix avec sa peinture ! De toute façon, depuis quelques temps, la vie de Sakuko craint un max. Sa belle-mère est enceinte et un bébé va bientôt prendre de la place dans le cœur de son père, la maison dans laquelle ils habitent doit être détruite pour un projet immobilier et en plus de ça, elle n'a toujours pas décidé de ce qu'elle ferait après le lycée. De toute façon Sako ne sait pas trop ce qu'elle veut faire. Jusqu’ici, elle s'est surtout évertuée à se faire apprécier, à rentrer dans le moule. Même sa copine la plus proche, un vrai cœur d'artichaut, se plaint d'elle... Les seuls moments où Sakiko s'abandonne, c'est quand elle monte et démonte des trucs dans sa chambre. Elle n’est même jamais tombée amoureuse ! Et voilà Sabarat qui lui demande de poser pour un nouveau tableau...

Premières impressions :
Depuis cet été et jusqu'au 31 octobre 2023, le Japanese Film Festival (JFF) a mis en ligne gratuitement une douzaine de récents films indépendants japonais recommandés par des petites salles de l'archipel. Une initiative formidable qui permet à des spectateurs du monde entier de découvrir des films peu connus grâce à des sous-titres disponibles dans de nombreuses langues (pas de français hélas). Parmi cette sélection, hier soir j'ai jeté mon dévolu sur A muse never drowns, premier film de la réalisatrice formée dans le Kansaï : Asao Nozomi.

A muse never drowns est un film relativement court de 82 minutes au ton léger, très appréciable au milieu des pavés de trois heures qui pullulent ces derniers temps. Un coming of age, c'est à dire un film sur l'adolescence, qui nous plonge dans le quotidien d'une lycéenne avec au cœur du film, la question de la fluidité de la sexualité. Une question visiblement importante pour la réalisatrice, qui de son propre aveu, a vécu une période difficile pendant son adolescence où cette question amoureuse, plus que sexuelle, l'a beaucoup troublée. Pour autant, A muse never drowns n'est pas un film militant et en soit, la question des sentiments lesbiens restent relativement anecdotiques puisque le film trouve son discours principalement dans les doutes propres à l'adolescence et en particulier à ceux liés à l'identité. Comment choisir qui l'on est quand on a passé sa vie à rentrer dans le moule pour vouloir être appréciée ? Comment s'échapper de la pression sociale ? Comment devenir adulte ? En cela, le film m'a beaucoup fait penser au film taïwanais Blue Gate Crossing qui, au début des années 2000, dépeignait aussi un amour-amitié lesbien et les premiers émois amoureux.


Alors que de nombreux films japonais choisissent de nous montrer une jeunesse exubérante et rebelle, le film de Nozomi Asao nous propose au contraire des personnages relativement sages dans lesquels tous ceux qui ont été des adolescentes calmes et peu sûres d'elles-mêmes, peuvent se reconnaître. Le film n'est par ailleurs pas du tout misérabiliste ou dépressif. Il ne donne pas non plus dans le lyrisme et les grands sentiments mais se situe plutôt dans les émotions contenues, dans le trouble agréable et dégage même une certaine douceur. Bien que Sakuko traverse une période compliquée, la jeune femme n'est pas dans la négativité mais cherche plutôt à comprendre et à explorer ses émotions.


D'un point de vue technique, la situation est malheureusement un plus délicate. Je ne sais pas si c'est à cause d'une production qui a dû s'arrêter à cause du Covid, de faibles moyens ou tout simplement d'une inexpérience de l'équipe, mais la prise de son dans les couloirs du lycée laissent souvent à désirer. Il manque peut-être aussi au film une certaine ampleur. Il y a peu d'acteurs et surtout peu de figurants ce qui fait que ce lycée à l'air bien vide, même si ce fait renforce aussi le sentiment d'intimité. Côté jeu, les jeunes actrices font dans la sobriété, bien loin du sur-jeu auquel ont est habitué chez les japonais.


Pour conclure, A muse never drowns est un petit film agréable à regarder pour sa faculté à arrêter le temps et pour sa capacité, lors de quelques scènes, à nous replonger dans notre adolescence. Le film est disponible gratuitement en ligne sur la plateforme du JFF jusqu'au 31 octobre 2023.

GwenaelGermain
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mes films japonais, L'asie au féminin et Vu en 2023

Créée

le 24 oct. 2023

Critique lue 8 fois

1 j'aime

Critique lue 8 fois

1

Du même critique

Tomiris
GwenaelGermain
6

Jacen - Trip in Asia

Tomiris (2019) – 126 min Réalisateur : Akan Satayev Acteurs principaux : Almira Tursyn, Adil Akhmetov, Erkebulan Dairov. Mots-clefs : Kazakhstan ; guerrière ; péplum. Le pitch : L’histoire véridique...

10 j'aime

2

The Age of Shadows
GwenaelGermain
5

Jacen - Trip in Asia

The age of shadows (2016) - 밀정 / 140 min. Réalisateur : Kim Jee-Woon – 김지운. Acteurs Principaux : Song Kang-Ho – 송강호 ; Gong Yoo – 공유 ; Han Ji-Min – 한지민 ; Um Tae-Goo – 엄태구 ; Lee Byung-Hun –...

9 j'aime

8