The age of shadows (2016) - 밀정 / 140 min.
Réalisateur : Kim Jee-Woon – 김지운.
Acteurs Principaux : Song Kang-Ho – 송강호 ; Gong Yoo – 공유 ; Han Ji-Min – 한지민 ; Um Tae-Goo – 엄태구 ; Lee Byung-Hun – 이병헌.
Mots-clefs : Corée ; Action ; Espionnage.
Le pitch :
Pendant les années 20, dans une Corée occupée par le Japon, le Capitaine LEE Jung-chool, coréen travaillant pour la police japonaise, doit démanteler un réseau de résistance luttant pour l’indépendance. Avant de pouvoir faire tomber leur leader, Lee s’intéresse à un photographe, KIM Woo-jin, qui dirige une branche locale du réseau. Mais en ces temps d’espionnage et de double-jeu, il est difficile de savoir à qui se fier…
Premières impressions :
Quand un mec aussi talentueux que Kim Jee-Woon (J’ai rencontré le diable ; A Bittersweet life ; Le Bon, la Brute et le Cinglé) s’empare de la période de colonisation japonaise en Corée, on s’attend à en prendre plein la vue. J’imaginais déjà les gunfight explosifs, les punch-line qui tuent et tout ce qui peut-être jouissif dans un film d’action bien mené. Hélas, plus l’attente est grande et plus on risque d’être déçu.
J’ai fait l’erreur d’imaginer que Kim Jee-Won ferait une sorte d’Assassination (2015). Même pitch, même période historique, même photographie, un casting au moins équivalent… L’an dernier, le film de Hoi Dong-Hun avait su me séduire grâce à des personnages, à des scènes de bastons dignes des plus beaux westerns et à son doigt d’honneur assumé aux faits historiques et donc au nationalisme ambiant. Bref, un vrai bon film d’action. Malheureusement, The Age of Shadows est tout l’inverse. Ici le rythme est lent et trop souvent ennuyeux. Si l’introduction est plutôt réussie, j’ai commencé à sérieusement regarder ma montre passée la moitié du film car il n’a rien de neuf à proposer.
Dans The age of shadows, les personnages sont désespérément caricaturaux. Comme d’habitude, les japonais ne sont rien de plus que des méchants très méchants parce qu’ils sont japonais et donc qu’ils sont méchants. Or comme le scénariste n’a pas non plus pris la peine de développer les différents protagonistes coréens, collabos comme résistants, on se retrouve avec des héros no-name qui combattent des méchants no-name et qui se font trahir par des alliés no-name. Si on rajoute à ça la dose de patriotisme habituelle, une CGI toute relative, des scènes gores gratuites (sauf une) et des dialogues peu inspirés, on se retrouve avec l’archétype du film décevant.
Du côté des bons points, je retiens quelques scènes et la photographie. Si les effets spéciaux sont parfois poussifs, Kim Jee-Woon offre un très bel hommage au western dans une scène de train particulièrement bien menée. De plus côté jeu, Song Kang-Ho (Snowpiercer ; Le Bon, La Brute et le Cinglé…) et Gong Yoo (Dernier train pour Busan) tiennent la baraque.
En conclusion, The Age of Shadows est un film qui aurait mérité des personnages plus complexes et des scénaristes un peu plus inspirés. Il offre malgré tout quelques belles scènes d’actions et de jolies images, ce qui n’est pas suffisant à mes yeux. Ainsi, ce film ne me rassure pas beaucoup avant le prochain projet Kim Jee-Woon, l’adaptation live d’un des animés japonais les plus chers à mon cœur : Jin Roh, la brigade des loups.