Deux détenus s'évadent de leur prison ; alors que l'un va prospérer dans les affaires, l'autre va devenir vagabond, et séduit par une jeune femme, il s'avère qu'elle est la comptable de l'usine de son ex-camarade de cellule ; il va donc travailler, un peu contre son gré, pour son ancien ami.
Bien que le film date de 1931, c'est clairement une des inspirations majeures des Temps modernes de Chaplin, à tel point que les producteurs voulaient lui faire un procès pour plagiat. En tout cas, cette dénonciation du capitalisme et du travail à la chaine a quelque chose d'audacieux pour son temps, et il en résulte quelque chose de très sympathique, où le seul reproche que je pourrais lui faire concerne ses passages chantés qui non seulement pénibles, mais alourdissent le propos.
On voit bien que René Clair continue à utiliser des trucs du cinéma muet, comme l'utilisation de scènes en accéléré, ou qui sont sans dialogues, mais il y a aussi quelques scènes de l'ordre du surréalisme, et un parallèle assez audacieux entre la prison et le travail à la chaine, le tout filmé dans de superbes décors en studio.
A sa sortie, A nous la liberté a eu un énorme succès, car il a quelque part servi de détonateur en prônant, déjà, les libertés du capitalisme, mais c'est aussi et surtout une ode à la liberté, à la jouissance, et surtout à l'amour. Ce qui en fait non pas un des grands films de René Clair, mais assurément un grand plaisir.