Qu’arriverait-il si nous pouvions remonter dans le temps pour empêcher et prévenir des événements majeur de se produire ? Probablement quelque chose de bien pire encore. On le sait depuis Retour vers le Futur, il suffit d’altérer un seul élément pour bouleverser le continuum espace-temps et se retrouver avec des films débiles tel que Barbie et Everything Everywhere all at Once aux oscars. Toutes les machines de ce type devraient légalement stipulés leur dangers sur une étiquette, du type « Risque de fin du monde et de cancel culture » pour éviter que leurs utilisateurs ne fassent n’importe quoi, comme ramener un Almanach des sports, ou coucher avec leur propre mère. A.P.E.X. à ne pas confondre avec le nanar dans lequel a joué papy Bruce avant son internement en Ehpad, est un film d’exploitation des années 90 cherchant à exploiter le filon ouvert par le succès de Terminator 2. L’enfer du DTV est pavé de ce genre de production orienté action-science-fiction. L’histoire part d’un paradoxe temporel engendré par une expérience désastreuse. Le scientifique Nicolas Sinclair va remonter 100 ans plus tôt pour tenter d’endiguer une épidémie susceptible de décimer toute l'humanité. Faute de confinement et de vaccin, une unité de prototype avancé d'extermination (des APEX donc) vont se mettre à combattre ce virus en éliminant les patients porteurs. Et si les battements d’ailes d’un papillon suffisent à engendrer une tornade au Texas, un contingent de robots tueurs envoyés dans le passé peuvent bien anéantir la Terre entière à coup de laser.
L’ambitieux postulat de départ ne saurait néanmoins occulter une petite production tourné à l’économie de moyens dans des décors de friches industrielles et environnements désertiques. À l’instar de l’hawaïen Albert Pyun, Phillip J. Roth investit ce terrain fertile au chaos et à la destruction. La vision de ce futur post-apocalyptique apparaît d’ailleurs plutôt convaincante contrairement à ses fusillades et séquences d’action pachydermique. À toute fin utile, on va donc envoyer une poignée de G.I. Joe en mission suicide pour changer le cours de l’histoire et empêcher que cette apocalypse n’est lieu. Mais ils leur faudra arpenter bien des dangers, affronter des pillards et combattre des Thermomix qui feront bien pâle figure à côté des T-800 de James Cameron. Voilà donc venu l’heure tant redouté du soulèvement des machines de chez Wish, grippés, enrayé, voir même complètement déglingué. Le cinéaste tente donc d’essuyer les plâtres et d’étayer sa modeste menace par des explosions et volutes de flammes qui n’aurait pas dépareiller dans une production de la PM Entertainment. A.P.E.X. se résume néanmoins très vite à ses morphing complètement ratés, comme un mirage de ce que le film aurait voulu être : un défouloir euphorisant mêlant répliques bad-ass et ringardes (« Je vais te botter le cul si fort que ton premier môme aura des vertiges toute sa vie »), bidasses fort en gueule caractérisés à l’excès (le Duke Nukem mono-expressif, le gros black au RPG surdimensionné), tragédie et romance mort née parcouru par un souffle de désespoir très premier degrés. Le nanar d’ampleur cosmique a été évité de peu, mais au prix du divertissement.
T’aimes l’odeur du blaster fumé au petit déjeuner ? Tu rêves de pouvoir voyager à travers d’autres dimensions afin de quitter ce monde de cons ? Rends-toi sur L’Écran Barge où tu trouveras toute une liste de critiques dédiées à l’univers de la science-fiction, garanties sans couenne de porc.