Un film que je n'attendait pas particulièrement mais que j'ai trouvé très rafraichissant, bien tourné et qui a su avec brio me transporter de l'autre côté de la Méditerranée. A peine j'ai fermé les yeux et j'étais là-bas, dans les rues de Tunis. Les couleurs magnifiques des robes affriolantes de Farah (alias Baya Medhaffar), les mélodies qui sortent de sa voix et des instruments de son groupe de musique ont su me charmer dans l'instant. Le scénario et le thème de fond, la censure sous le règne Ben Ali m'ont aussi beaucoup intéressé, j'ai d'ailleurs appris pas mal de choses avec ce film et notamment qu'il n'était pas permis alors, il y a de cela encore quelques années, dans un pays cousin tel que la Tunisie, de chanter son désaveu pour le régime. Triste réalité d'une époque où cohabitaient sur un même territoire, des plagistes européens débridés par milliers et une jeunesse tunisienne muselée dès le berceau. Pourtant Farah et ses amis font de la RESISTANCE, jusqu'à ce que les choses se gâtent, jusqu'à ce qu'il faille rentrer dans le rang...TRISTESSE.
Ce film parle aussi d'amour, de cette époque de la vie où la fougue nous anime, où l'on se cherche soi même, où tout nous paraît accessible, à porté de main : ON EST PAS SÉRIEUX QUAND ON A 17 ANS. D'un amour entre un jeune homme et une jeune femme, de leurs rencontres en cachette dans la nuit de Tunis, des premières expériences. De celui aussi d'une mère pour une sa fille et de la peur que ressent celle-ci à l'idée de la perdre. De celui pour la musique. De celui de la vie tout court : UN AMOUR DE VIVRE, UNE SOIF DE LIBERTE en somme.
Ce film est beau, gai et triste à la fois, léger mais dur parfois. Je lui reprocherai simplement quelques longueurs, j'ai fini un poil ennuyé car le scénario est quelque peu entendu, les faits attendus d'avance.