La difficulté à vivre sa jeunesse sous la dictature Ben Ali : on peut légitimement craindre qu'un pitch comme celui-ci engendre un film ruisselant de bons sentiments, parfaite caution morale pour les festivals désireux de soigner leur image.


Le film de Leyla Bouzid semble d'abord cautionner cette crainte : le personnage de Farah est presque trop solaire, et ses élans bigrement naïfs.


Pourtant, plus l'intrigue se développe et plus l'impression initiale s'estompe. A peine j'ouvre les yeux aborde bien des sujets et recèle son lot de surprises en tout genre, y compris de formidables moments musicaux. Même s'il est parfois maladroit ou un peu démonstratif, il intrigue et interpelle.


Parmi les réussites incontestables du film, il faut signaler la performance de la chanteuse Ghalia Benali, jouant la mère, admirable de prestance.


Le film est intéressant par ses ressorts dramatiques, sa mise en scène et son aspect quasi documentaire sur la Tunisie d'avant le printemps arabe : il faudra suivre la suite de la carrière de Leyla Bouzid.

Christoblog
6
Écrit par

Créée

le 8 janv. 2016

Critique lue 452 fois

1 j'aime

Christoblog

Écrit par

Critique lue 452 fois

1

D'autres avis sur À peine j'ouvre les yeux

À peine j'ouvre les yeux
Soddhi
8

...le pouvoir du cinéma... comme acteur politique, dénonciateur, inspirateur

Il est possible de critiquer ce film. Il est toujours possible de critiquer un film, d'en souligner les défauts, de les énumérer, de s'y focaliser sans rentrer dans le film et se laisser transporter...

le 6 janv. 2016

12 j'aime

1

À peine j'ouvre les yeux
BastienMarie
2

...que je préfèrerais devenir aveugle !

A peine j'ouvre les yeux prétend dresser le portrait d'une jeunesse tunisienne au seuil de la révolte, mais s'engonce dans du cinéma social de bas étage. Ado au désir révolutionnaire bien...

le 4 déc. 2015

5 j'aime

3

À peine j'ouvre les yeux
magyalmar
8

Mouth wide shut

La moisson de récompenses glanées par Leyla Bouzid pour son premier long-métrage n'est pas volée. Peu révolutionnaire sur la forme, "A peine j'ouvre les yeux" témoigne d'une belle sensibilité et...

le 14 août 2017

4 j'aime

1

Du même critique

Megalopolis
Christoblog
9

Magnifique, démesuré et d'une vulgarité éclatante

A quelles conditions aimerez-vous Megalopolis ?Si vous aimez les films dont rien ne dépasse, cohérent de bout en bout, maîtrisé et de bon goût, alors n'allez pas voir le dernier Coppola.Si au...

le 24 sept. 2024

38 j'aime

7

Leto
Christoblog
4

Un film sûr de sa force, et un peu creux.

Leto est un bel objet, qui plaira aux esthètes, aux journalistes de rock, aux défenseurs de Kirill Serebrennikov (le réalisateur du film, persécuté par le pouvoir russe), aux fans d'Iggy Pop, aux...

le 7 déc. 2018

38 j'aime

8

Pacifiction - Tourment sur les îles
Christoblog
2

2h45 de vie volées à chaque spectateur par ce qui se rapproche le plus de la torture au cinéma

Mes plus anciens lecteurs savent la force de mon ressentiment envers Albert Serra, depuis une séance calamiteuse du Chant des oiseaux, durant laquelle j'ai cru mourir d'ennui.Mais n'étant pas...

le 18 nov. 2022

34 j'aime

8