La difficulté à vivre sa jeunesse sous la dictature Ben Ali : on peut légitimement craindre qu'un pitch comme celui-ci engendre un film ruisselant de bons sentiments, parfaite caution morale pour les festivals désireux de soigner leur image.
Le film de Leyla Bouzid semble d'abord cautionner cette crainte : le personnage de Farah est presque trop solaire, et ses élans bigrement naïfs.
Pourtant, plus l'intrigue se développe et plus l'impression initiale s'estompe. A peine j'ouvre les yeux aborde bien des sujets et recèle son lot de surprises en tout genre, y compris de formidables moments musicaux. Même s'il est parfois maladroit ou un peu démonstratif, il intrigue et interpelle.
Parmi les réussites incontestables du film, il faut signaler la performance de la chanteuse Ghalia Benali, jouant la mère, admirable de prestance.
Le film est intéressant par ses ressorts dramatiques, sa mise en scène et son aspect quasi documentaire sur la Tunisie d'avant le printemps arabe : il faudra suivre la suite de la carrière de Leyla Bouzid.