Le titre, ”une fille plutôt compliquée”, sera la seule connexion établie par Damiani avec son audience, un aveu que le cinéma psychologique italien est plus que jamais détaché de tout malgré l’apparente recherche de l’hédonisme.
Licencieux seulement dans les mots – qui sont souvent à demi –, et cherchant la moitié du temps à être plus palpable et plus sain que les jeux cruels dont s’amusent les personnages, le réalisateur peint son film directement sur l’objectif de la caméra – pour ceux qui n’auraient pas saisi la machiavélique exploration des sens qu’il constitue, c’est une scène qui n’est pas que métaphorique.
Il y a quelque chose de grisant à voir les protagonistes découvrir les raisons singulières aux choses, quand leur raison au singulier semble avoir disparu. Toujours dans la suggestion de la suggestion, ajoutant une couche d’ ”artistique” au nu artistique, Damiani semble faire du semi-giallo touchant à une psychose à la fois dérangeante et accessible, un décalage qui donne la réplique au doublage affreux se superposant au jeu d’acteurs un peu figé mais énigmatique et parfois libéré.
Pour une raison obscure, le titre brésilien du film est ”Momentos Eróticos” : un premier degré presque faux et très réducteur pour un film qui surnage dans le cinéma, entre deux genres saumâtres mais pas assommants.
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