Quand un film ne provoque aucune émotion, il est difficile de trouver les mots justes pour le décrire. Pourtant, il serait tentant de faire une critique bête et méchante d’A Real Pain. Certains films le méritent, mais pas celui-ci. Le buddy movie est un classique du cinéma qui pourrait facilement sentir le réchauffé, mais ce qui compte, ce n’est pas tant l’histoire que la manière dont elle est racontée.
Le principal problème de ce film est son trop-plein d’informations et de thèmes abordés. Tout commence avec la mort de leur grand-mère, puis l’intrigue s’éparpille entre drames familiaux, la relation entre les deux personnages principaux, leur culture et héritage juif, et donc une partie consacrée à l’Holocauste. À cela s’ajoutent quelques personnages secondaires, eux aussi porteurs d’histoires marquantes (un divorce compliqué, un survivant du génocide rwandais…). Comment, en tant que spectateur, peut-on se laisser happer par les émotions du film quand on est noyé sous un flot d’informations, toutes traitées avec le même degré d’importance ? À plusieurs reprises, on décroche, et c’est bien dommage, car A Real Pain regorge de bonnes intentions. On ressort frustré de ne pas avoir pu se laisser pleinement emporter.
Cela dit – et les différentes cérémonies de ce début d’année l’ont bien prouvé – le gros point fort du film, ce sont ses acteurs. Leur jeu semble presque naturel tant leurs rôles leur collent à la peau. C’est un vrai plaisir de les voir dialoguer, ce qui rend d’autant plus regrettable le manque de focus sur leur relation, qui est selon moi le véritable atout du film.