Commençons par le commencement : Julianne Moore, tu m'épouses quand tu veux, j'ai un palace en Creuse qui n'attend que toi et ta cascade de cheveux d'une rousseur divine.
J'ai du voir "A single man" une bonne dizaine de fois. Jamais je ne m'en suis lassée. Ah ça non. Moi qui aime les débordements en tout genre, qui déteste les films pâlots et les longs silences, je ne m'attendais pas à aimer ce film. C'est parce que je ne m'attendais pas à tant de justesse, je pense. Les couleurs ne sont pas blafardes, elles sont cassées, usées, au moins autant que le sont le protagoniste et son amie. Les silences sont certes lourds, mais de sens. Les mots me manquent toujours pour décrire ce chef d'oeuvre. Qu'on ne me dise pas "petit chef d'oeuvre", ou je tue quelqu'un au hasard dans la foule, en lui faisant très mal. "A single man" est un monumental, phénoménal, triomphant chef d'oeuvre. Le poids de la solitude y est aussi pesant que celui des souvenirs, et rivalise avec celui des regrets. C'est juste. Oui, ce film est juste. Ni trop, ni pas assez.
Et puis les dialogues, putain, les dialogues. Ancrez-vous dans ma cervelle hachée, là, tout de suite, hop. Les moindres mots, les moindres répliques sont tout simplement belles. Voilà. Ce qu'il fallait dire est dit. Et même que ça heurte le coeur sans prévenir.
Je recommance "A single man" à tous.