so lonely...

"il ne se passe rien dans ce film !!!!"

Etre dérouté par la vacuité apparente de ce film peut sembler légitime tant il manque d'explosion, de course-poursuite et autre.
Pourtant j'y ai trouvé autre chose, dirais-je de plus profond ? Sans condescendance aucune. Ma vision de ce film aura été portée par sa spiritualité, avant tout. Car pour moi ce film se passe dans la tête, et s'apprécie en fonction de l'empathie que l'on arrive à ressentir pour un Colin Firth, très convainquant. On le regarde souffrir, on le voit torturé.
Et ce sera à vous de faire l'effort, à vous de faire la démarche d'aller vers le personnage. Un visionnage passif vous ennuiera profondément.

"Il y a trop de flashbacks, ça ne sert à rien"

La seule clé de compréhension réside dans ces flashbacks. A la fois rare, car unique par sa forme, et nombreuses comme vous semblez vous en plaindre !
On comprend mieux ses réactions, également la douleur. De n'avoir pu dire au revoir par exemple.
Quand l'on vit dans la tristesse d'un bonheur passé, ne cherchons-nous pas à nous rappeler de ces bons moments ? N'y a-t-il pas des événements, et éléments qui font revenir à la surface des souvenirs enfouis ?
En somme, combien de fois pensons-nous au passé au lieu de vivre la seule chose qui soit réelle, à savoir l'instant présent ?
Pour moi, ces flashbacks évoquent le passé que le héros trainent comme un boulet dont il ne veut se détacher, et donc très présents dans sa vie, d'où leur nombre.

"Il est lent dans son développement, voire il n'y a pas de développement du tout !!"

Le processus de guérison varie selon les individus, de l'infini au néant ! Et en plus de ne pas se sentir capable d'avancer, il ne veut pas avancer. Il me semble donc que le film suit cette trajectoire pour jouer sur "la prise de conscience".

Bien sûr, j'ai également été charmé par la réalisation qui est le reflet de la perception du personnage. Donc une forme qui se calque sur le fond ou une forme au service du fond.

J'espère que vous pourrez apprécier ce film comme je pense qu'il mérite de l'être, sinon, c'est dommage pour vous.