Complètement néophyte dans le genre, Colorful est l'un des (très) rares film d'animation japonais que j'ai pu voir. J'avançais ainsi vers l'inconnu et je fus agréablement surpris par ce que je pensais être un film d'animation sans prétention et qui s'est finalement révélé comme un film traitant de sujets de société et proposant un vrai contenu.
Il traite en effet du suicide bien évidemment mais s'ouvre à d'autres sujets tels que la prostitution, la maltraitance à l'école ou encore de l'amitié.
Ces sujets sont parfois exposés d'une façon tellement simple que cela en devient interloquant. Il s'en dégage une indifférence comme si la prostitution des mineurs était une question d'argent de poche ou que l'adhésion à un lycée prestigieux était plus important que de s'assurer que les élèves ne sont pas maltraités par leurs camarades.
Et parfois, des sujets sont mis en avant plus durement : comme le sentiment d'incompréhension, le fait de rechercher en quoi nous sommes unique et en quoi nous ne le sommes pas. J'ai apprécié ce parti pris.
Cependant, quelques éléments m'ont chagriné. Pour ce qui concerne les dessins, je ne les ai pas trouvés spécialement beaux, et finalement l'animation aurait pu apporté plus. En effet, l'aspect "Colorful" n'est pour moi exploité que dans de rares cas : Tramway, la fin...
Les personnages sont assez stéréotypés mis à part le père, et Saotomé qui pour moi représentent l'acceptation d'autrui sans jugement, et qui permettent au personnage principal de se tempérer finalement. Les comportements et les trajectoires des personnages sont plutôt simples à prévoir, sans réelle surprise. Sauf le père qui, pour moi, apporte un petit plus.
Quelques passages un peu longs, notamment l'intro. J'ajouterais également que l'on ne ressent pas tout le temps la douleur, les difficultés qui ont poussé ce jeune au suicide; quelques scènes le rappellent cependant le trait aurait pu être plus marqué.
J'ai aimé le film dans sa globalité, ses partis pris et ses idées, avec quelques scènes et dialogues qui m'ont particulièrement marqués
J'ajouterais cependant un bémol pour des dialogues parfois stéréotypés à la limite du kitsch mais qui heureusement ne la franchissent pas au point de me faire lever les yeux au ciel.