Style, classe, c'est ce qui me vient à l'esprit en repensant à ce film dont la beauté et le raffinement extrêmes n'excluent toutefois pas l'émotion bien présente que j'ai ressentie tout au long de la projection.
C'est sans doute son poste de Directeur créatif de Gucci et d'Yves St Laurent qui a permis à cet ex-styliste le passage à un cinéma où couleurs et formes se meuvent dans un univers plein de grâce qui évoque parfois une élégante publicité, contredite toutefois par la profondeur du propos qu'illustre merveilleusement Colin Firth, cet "homme au singulier" écrit en 1964 par Christopher Isherwood.
George Falconer a perdu son amour, son compagnon durant 16 ans, et sa vie désormais n'est que douleur, son destin voué à l'absence et au deuil.
Jim, Matthew Goode lumineux, c'était la séduction, le plaisir, la légèreté.
Y aura-t-il une vie après lui, ou bien la tentation de la mort sera-t-elle la plus forte?
On suit sur le visage de Colin Firth les frémissements, les doutes qui l'assaillent, mais en même temps la vie reprend ses droits : admirer un beau visage, être attendri par la douceur d'un animal, la grâce d'une enfant, se laisser aller au trouble que l'on devine réciproque chez un être jeune et séduisant, tout ce qui permet peut-être de renaître.
Un film qui m'a troublée, touchée, éblouie, et auquel la présence de Julianne Moore, l'amie de coeur rongée elle aussi par la solitude, confère la touche charme teintée d'un zeste de folie.