A Star is Born ne parvient jamais à s’inscrire pleinement dans le présent classique légué par les adaptations précédentes. L’œuvre originale de William Wellman, produite par le légendaire David O. Selznick, puis celle de George Cukor, la version culte avec Judy Garland, fonctionnent sur une grande idée du système hollywoodien : la lisibilité classique permet d’énoncer, d’un présent factuel, les histoires non-inscrites dans une temporalité précise tout en créant des mondes. be au présent simple régit ainsi le film.
Le continuum des premières versions n’autorise pas les flashbacks. Pour une fois contaminé par le registre tragique, le système de ces productions est beaucoup trop dense pour mobiliser d’une autre manière le factuel du simple present originel. Cooper tente pourtant plusieurs fois d’accrocher ce présent, comme dans cette séquence de rencontre entre Jack et Ally.
La chanson la plus culte du monde les réunit (La vie en rose d’Edith Piaf) d’abord par l’intensité de leurs regards respectifs puis par la tentative maladroite de rapprochement des stars qu’effectue un cadre malicieux, figé avant l’aboutissement de son mouvement. Cette frustration d’une première proximité désamorcée est très vite déjouée par l’avènement de la rencontre au sein de la même impulsion. Régis par leur système mélodramatique les deux personnages, offrent une prestation d’un romantisme sidérant par le biais de leurs interprètes d’exception.
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