Clin d’œil évident à A touch of Zen, sauf qu’ici se réunissent quatre portraits d’injustice accablée dans quatre régions et milieux amenant à une légitime révolte.
Face aux maltraitances des ouvriers indigènes comme immigrés, des cruautés animales, de la trahison d’un patronat qui a vendu une mine d’Etat en milieu rural à la corruption privée, aux pots de vin et aux détournements de fonds du village, un syndicaliste qui s’époumone dans le désert en menaçant de dénoncer le scandale ne supporte pas l’humiliation supplémentaire d’avoir été viré et battu en public.
Entre les devoirs sclérosants de la famille et des coutumes, l’ennui chronique dans l’étroitesse de son village, un homme assume sa schizophrénie par des échappées éclairs où il part dans les grandes villes pour y jouer les desperados.
Lasse de jouer l’éternelle maitresse auprès d’un homme marié, une jeune citadine réceptionniste d’une maison chaude se fait humilier et agresser par de salaces escrocs bien connus et haïs dans la région.
Conditions abominables de travail à l’usine, asservissement de luxe en tant que serveur dans un grand hôtel, un jeune homme ne trouve que tristesse et persécution auprès d’un type qui veut se venger d’une vieille histoire et d’une fille qui se joue de lui.
Au-delà de ces courts métrages, tout de même un peu longs et lourds mais dénonçant efficacement la misère et l’écrasement des plus démunis dans le monde du travail ou du cœur, ce film Chinois raconte quatre spectaculaires pétages de plomb. A l’instar de Chute libre de Joel Schumacher, dès qu’on a compris qu’avait craqué la digue du droit et de la raison, on n’ose plus imaginer les éclats de l’explosion suivante.