Bon, première critique. Toujours un peu peur de passer pour un analphabète écervelé, un critique de comptoir à côté de la plaque. De fait, vaut mieux faire court.
Voila, tout juste sorti de la séance de 16h15 (oui, je n'ai que ça à faire de mes journées de doctorant, d'ailleurs, à se demander si les séances de jour n'ont pas été inventées à destination des retraités, doctorants et autres étudiants...), j'en reste étourdi.
A Touch Of Sin, c'est un peu l'autre face de la Chine, si si, derrière ce beau "pays en développement", l'accroissement des richesses, le développement des usines, du capitalisme, se cache la partie oubliée du pays, celle des "petites gens", des vrais gens, ceux qui travaillent, subissent le système, les injustices, le cadre juridique, la pauvreté, la pression familiale, sociale. Vous voyez, cette partie de la population qui ne profite pas du système, ceux qui subissent la montée croissante des inégalités sociales.
Jia Zhang Ke parvient a percevoir la réalité sociale qu'on oublie trop souvent, celle qui nous parvient par Courrier International, Le Monde Diplomatique ou plus prosaïquement au travers de quelques vidéos Youtube, montrant l'individualisme rampant, le manque d'empathie d'une société en souffrance, où l'individu n'est que marginal. Son film, réalisé de manière neutre, même froide, nous plonge dans cette atmosphère qui ne nous permet pas d'en sortir indemne. On se plonge dans le film comme on se plonge dans un documentaire, celui qui saisit au plus près une société qu'on espère en mouvement, qui se transformera.