Certes, le teen-movie n'est peut-être pas mon genre cinématographique favori [et encore, Virgin Suicides est au sommet de mon top 10, mais je doute que l'on puisse le considérer comme tel] mais je sais l'apprécier lorsqu'il fonctionne, qu'il offre une véritable proposition de cinéma, qu'il ose sortir des sentiers battus et surtout, innove. To All the Boys I've Loved Before, malheureusement, n'accomplit rien de tout cela. Que retenir d'un pareil long-métrage ? Et bien d'abord, une photographie léchée au centimètre près, ce que l'on retrouve bien souvent dans les productions Netflix. L'image est belle, bien. Mais qu'est-ce que l'image raconte ? Finalement, une histoire qui ne s'écarte pas de tout ce qui a été fait depuis bien longtemps déjà. Bien qu'adapté d'un roman young adult éponyme de 2014, il semble que le film s'inspire grossièrement de tous les schèmes qui le précèdent, sans penser qu'aujourd'hui, cela n'est plus crédible. Est-il encore autorisé, en 2018, de présenter des adolescents aussi unilatéraux, tels que la fille populaire qui est une peste, et qui aime le faire savoir, son petit-ami idiot mais en réalité au grand coeur [dont on se demande, après qu'il se soit fait mieux connaître, comment il a pu s'intéresser à la pimbêche], la meilleure amie rigolote et décomplexée et surtout, surtout, l'héroïne naïve, innocente, timide [et vous pouvez finir la liste par vous-même]. Honnêtement, cela ne m'intéresse pas de suivre les péripéties de personnages aussi superficiels [jusqu'à la petite soeur dont l'unique rôle et de lâcher des punchlines pseudo-féministes]. D'autant plus que le jeu d'acteurs est loin de briller de sa justesse. Pour finir de coller au ton d'un film poussif, tout est forcé, dans les expressions faciales, dans les dialogues que l'on a déjà entendu mille fois et qui ne sonnent absolument pas de manière réaliste.
Somme toute, To All the Boys I've Loved Before est un film qui aurait pu réussir à me plaire, car son plan initial n'est pas sans intriguer, mais se perd et s'enfonce malheureusement dans un schéma dicté par le teen-movie depuis bientôt 20 ans, sans chercher à s'en affranchir ou à se renouveler.