À Valparaiso
7.7
À Valparaiso

Court-métrage documentaire de Joris Ivens (1963)

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« Avec la misère le soleil n'a plus l'air d'être le soleil, ascenseurs n'ont plus l'air d'être les ascenseurs. Tel est le mensonge de Valparaiso. Ce mensonge, c’est le soleil, sa vérité c'est la mer. »


Les premiers plans de vagues bruyantes et violentes accompagnés par ce montage rapide montrent parfaitement le côté sublime et dangereux de la mer. À Valparaiso, la dernière étape avant le paradis, l’environnement est comme la mer : splendide et éprouvant. La ville, construite par les anglais puis les français, les espagnols puis les hollandais, est énorme, perdue entre les collines et l’océan. Les plans sont comme l’architecture, c’est-à-dire biscornus. Le montage n’oppose pas, il fait cohabiter, il est comme la ville, c’est-à-dire sinueux. On peut discuter, s’énerver autour d’un sujet terrible comme la gestion de l’eau et des ascenseurs, et puis, cut!, danser sur du rock n’ roll ; car la ville n’empêche pas les gens de marcher, de marchander, de s’amuser, de se coiffer dans leur maison, la ville n’empêche pas les poètes de promener leurs chiens, les bourgeoises leur pingouin, les unijambistes de monter les escaliers, les pêcheurs de pêcher, les phoques et les mouettes d’exister avec les humains. C’est un film sur les contrastes d’une ville, en noir et blanc. Et puis, c’est un film en couleur sur le contraste entre le passé, colonialiste, et l’avenir, plein d’espérance : après le sang, les cerfs-volants dans le ciel cyan.

Don-Droogie
7
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le 29 juil. 2023

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