Abigail est la dernière preuve en date que le pire ennemi du cinéma, ce n'est pas Mickey, Netflix ou encore le public décrété idiot qui n'en a pas marre des blockbusters jugés craignos et des films de super-héros, mais bel et bien cette saleté de marketing.

Mais oui ! Vous savez bien ? Ces crétins de cravatés qui vous vendent un film avec les pieds et qui n'hésitent pas à montrer dans leurs bandes-annonces imbéciles tous les ressorts du film... Histoire que le cochon qui a payé sa place ne soit plus du tout surpris.

Et ils oseront vous dire qu'ils font cela pour prendre soin de votre petit coeur, ces cons...

Voilà sans doute le plus grand défaut d' Abigail : avoir grillé son atout-maître avant même que la séance ne commence. Une telle faute de goût viendra jusqu'à biaiser l'appréciation du film. Car les avis que vous ne manquerez pas de lire ça et là vous parleront immanquablement de longueurs dommageables au film alors que, ce qui était sans doute considéré à la base comme un twist est plutôt bien amené. Et surtout, le duo de réalisateurs prend son temps pour bâtir une atmosphère et une présentation du groupe sanguin mis en scène, qui lorgnera de manière assez bizarre pour le genre du côté de The Breakfast Club.

Et puis, il faut avouer que l'on croit quand même plus à l'intrigue de Abigail qu'à celle de Wedding Nightmare et de ses histoires de jeux familiaux idiots plombant un scénario déjà cousu de fil blanc. En 2024, la paire Bettinelli-Olpin / Gillett apparaît plus assurée. Ou au moins sait mieux s'entourer pour convaincre. Tandis que le mélange des genres convoqués est beaucoup plus harmonieux, oscillant entre comédie et horreur généreuse.

Il faut avouer que voir cette sale gamine jouer avec la nourriture a quelque chose de toujours réjouissant, et que les effusions de sang régulières assurent le spectacle, tout comme certaines chorégraphies de combats.

Soit beaucoup de classicisme, de rappels plutôt malins et désinvoltes de toute la mythologie du vampire, mais aussi quelques retournements de situation parfois un peu paresseux. Mais le tout étant emballé avec soin et intégrité, Abigail passe finalement comme une lettre à la poste grâce sans doute aux deux atouts de son casting. Alisha Weir est une sale gosse virevoltante et manipulatrice que l'on adore détester. Tandis que Melissa Barrera incarne une très convaincante final girl.

Ces deux là animent un huis-clos horrifique jouissif et ludique qui, s'il ne s'imposera jamais comme le film du mois, demeure assez plaisant pour distraire et rallier le spectateur viandard à sa cause. Mais mieux, Abigail réussit tout simplement à convaincre qu'il constitue une bonne surprise et que verser le sang sur fond de Lac des Cygnes, c'est cool.

Dès lors, pourquoi refuser une telle invitation, même quelque peu éventée ?

Behind_à mon avis, ce sont plutôt des oignons_the_Mask.

Behind_the_Mask
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le 5 juin 2024

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