Ce qui surprend en regardant "Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires", c'est le redoutable sérieux avec lequel le pitch assez hallucinant a été traité ! Pas d'ironie ni de second degré ici - ce qui a gêné plus d'un critique, d'ailleurs, sans parler des spectateurs s'attendant à un blockbuster décérébré de plus. Or, si le niveau de violence et de sensations extrêmes procurés par les aspects les plus "ludiques" du film correspondent bien aux préceptes du film hollywoodien pour teenagers mâles, autant la mise en scène, baroque et constamment imaginative de Timur Bekmambetov, que l'interprétation, curieusement retenue et classique, avec en particulier un Benjamin Walker étonnant à la manière d'un jeune Liam Neeson, emmènent le film vers une bizarrerie qu'on a le droit de trouver passionnante. Oublions donc le titre-programme qui fait facilement ricaner, et regardons ce film comme une tentative ambitieuse - même si pas complètement réussie - d'inventer une fascinante histoire parallèle aux Etats Unis. Une question quant à la dernière scène : j'ai eu envie d'y voir le"recrutement" d'Obama en futur chasseur des vampires de Wall Street ! Et voilà qui ferait un sequel passionnant ! [Critique écrite en 2012]