Bien rythmé et bien réalisé mais sans aucune surprise, La Abuela est une preuve de plus qu'il faut arrêter d'attendre que Paco Plaza renaisse de ses cendres, et que REC était un heureux accident. A l'image de tous ces groupes qui sortent un tube et tombent dans l'oubli, à l'image de Kurt Wimmer, Richard Kelly ou Shyamalan, il est temps de faire notre deuil et de tourner la page.
La Abuela est joliment filmé mais traîne un peu trop de casseroles pour s'avérer vraiment convaincant :
¤ Il ne fait jamais peur, et ce n'est pas faute d'essayer.
¤ Accumulation de scènes de rêves et héroïne qui se réveille en sursaut. Du jamais vu dans un film d'horreur.
¤ La dite héroïne est évidemment magnifique. Elle est top-modèle et finit le film à poil.
¤ Des effets de mise en scène qui semblent lancer des pistes mais ne vont nulle part, comme la scène du ventre qui gonfle qui a réussi à me faire croire que le film allait enfin dévier de ce qu'il avait promis pendant ses premières minutes.
Et là, on touche à un des plus gros problèmes : tout est cousu de fil blanc, et j'ai beau ne jamais voir arriver les twists, la totalité de l'intrigue est annoncée dès le début du film... Enfin pas vraiment annoncée mais suggérée avec la subtilité d'un tractopelle. Malgré ça, j'ai quand même entendu des spectateurs en fin de séance qui semblaient peiner à recoller les morceaux, mais je les soupçonne d'avoir joué à Candy Crush pendant l'essentiel de la péloche.
Et on va finir sur un autre défaut qui me hérisse toujours autant : les personnages de films d'horreur dénués d'instinct de survie.
Mamie vient d'assassiner quelqu'un sous mes yeux par télékinésie ? Pas grave, je retourne dans l'appartement pour m'occuper d'elle, c'est sûrement mon imagination.
Mamie fout le feu à son EHPAD, l'incendie ne laisse aucun survivant mais je la retrouve à la maison, assise dans son rocking chair avec un sourire malfaisant ? Oh, mais la pauvre, elle a raté l'heure de la soupe.
Il n'y a rien qui me déconnecte plus d'un personnage en me faisant perdre toute empathie dans la foulée de mon immersion. C'est bizarre, j'étais plutôt satisfait en quittant la séance mais faire l'inventaire de tout ça m'a foutu en rogne, alors va bien te faire foutre, Plaza.