J’ai toujours du mal quand on classe un film dans la catégorie horreur/épouvante. Pourquoi ? Dans un premier temps, chacun d’entre nous avons notre propre appétence face à l’horreur. Je peux trouver un film horrible et effrayant alors que ça laisse de marbre mon voisin et vice versa. Ainsi quand on me dit que ce film est effrayant, je peux être facilement déçu car je vais m’attendre à m’enfoncer dans mon siège de peur.
Ensuite, je trouve que pour certains films la classification « horreur/épouvante » est assez réductrice. En effet, il y a une grande partie des films de cette catégorie qui ont pour objectif premier de vous faire peur. Je pense notamment aux films du Conjuring Universe. De l’autre, il y a les films qui utilisent l’horreur comme un moyen d’expression sur un sujet, un problème qui est chère au réalisateur. Ici, l’on pourra citer tous les films de Shyamalan qui abordent des thèmes comme le temps qui passe, la relation avec ses grand parents… à travers des situations plutôt horrifiques et angoissantes. Abuela fait clairement partie de cette dernière catégorie !
Contexte de visionnage : c’était une séance en présence de l’actrice principale Almudena Amor, qui a répondue à quelques questions avant le début du film
Le film nous raconte l’histoire de Susanna, une jeune mannequin de 23 ans, qui, un jour, reçoit un appel d’un hôpital de Madrid pour lui dire que ça grand-mère (abuela en espagnol) a eu un accident vasculaire. Ainsi elle se voit contraint de rejoindre cette dernière pour prendre soin d’elle, le temps de trouver quelqu’un pour en prendre soin.
Comme l’on peut s’en douter, l’histoire ne brille pas véritablement par son originalité. Si vous avez l’habitude de regarder des films d’horreur, vous n’allez pas être surpris tant par le dénouement que par les moyens utilisés pour vous faire frissonner. Cependant je trouve que le film à le mérite d’être efficace. Paco Plaza, arrive à nous faire plonger dans une ambiance suffocante, angoissante qui pourrait arriver à tout le monde. La gestion de l’espace (l’appartement de la abuela) est remarquable et nous rappellera presque l’appartement d’Anthony Hopkins dans The Father. La gestion du noir et des espaces sombres est également impressionnante. La musique est juste, notamment dans les scènes avec abuela…
Comme là dit Almudena Amor, lors de sa petite interview : « l’horreur implémente une part de science-fiction au sein de la réalité, permettant ainsi d’aborder des thématiques sociétales fortes ». Le film traite de la vieillesse et de l’isolement des personnes âgées. Je trouve qu’il le fait avec tellement de bienveillance et de douceur que lors de certaines scènes, on en oubli presque que c’est un film d’horreur. Je pense à la scène de la douche qui est d’une beauté sans nom. De manière générale le film à une plastique magnifique et regorge d’idées. Notamment dans la composition des plans.
De plus, le film est porté par son actrice principale. Almudena Amor crève l’écran et fait une magnifique performance pour sa première apparition sur le grand écran !
Bref, je vous conseille d’aller voir ce film mais ne vous attendez pas à voir un REC mais plutôt un the Visit.
Bisous