Je ne sais pas trop quoi penser de ce film ! J’attendais de le voir avec impatience mais en même temps mes attentes envers celui-ci n’étaient pas très élevées. Je me doutais que j’allais assister à la quête d’un chevalier à la recherche de « quelque chose à raconter »
Il y a plusieurs points que je trouve intéressant dans ce film : la déconstruction du mythe Arthurien, le chevalier à l’armure rouillée et sa conclusion.
Je ne suis pas très familier avec le cinéma de David Lowery (j’ai très envie de voir a Ghost Story) mais je trouve que son style se rapproche beaucoup de celui de Robert Eggers (The Lighthouse). Ces deux réalisateurs ont la particularité de représenter leur monde avec réalisme « dégoulinant ». Ici, le monde Arthurien nous ait présenter comme un monde sale, dans lequel même les figures de la royauté sont dépourvues de Grâce (c’est le code couleur terne qui me donne cette impression. Il n’y a pratiquement aucune couleur criarde)
Dans l’imaginaire collectif, quand on parle du mythe arthurien, on pense aux chevaliers de la table ronde, à Merlin, la dame du Lac, la quête du Graal… On pense à une épopée chevaleresque épique dans laquelle des chevaliers courageux partent en croisade à la recherche d’artéfacts divins ! Dans ce film c’est tout le contraire ! On assiste à la table ronde de chevaliers fatigués par le temps et leur croisade (ils ont plus l’allure de barbares que de chevaliers). Le roi Arthur, bien que largement reconnaissable par sa couronne et sa figure divine, n’est plus que l’ombre de lui-même.
Le courage et la bravoure font place à la débauche et aux sournoiseries. Qui de mieux que pour symboliser l’anti-chevalier par excellence que le neveu du roi Arthur, Gauvain (je nuancerais ce propos plus loin). Dès l’introduction Gauvain nous est présenté comme un ivrogne, préférant rester avec Essel (Alicia Vikander), plutôt que d'assister à la table ronde de son oncle. Il n’est pas courageux : il demande pitié à de simple voleur, il manque de se faire tuer plusieurs fois, est incapable de trouver son chemin, est obligé de porter des fétiches pour se sentir en sécurité…
A l’instar de Sam dans « Le chevalier à l’armure rouillée » de Robert Fisher, le héros principal devra faire face à plusieurs épreuves avant d’atteindre le Pic de la Vérité, le chevalier à tête d’arbre, le chevalier Vert. Le film ne nous dit pas clairement que ce sont des épreuves. Ce sont simplement des péripéties qui arrivent au héros et justement c’est ce qui m’a chagriné. C’est peut-être moi qui n’ai pas compris la portée morale des évènements qui arrivent à Gauvain, mais je mettrai une réserve sur leur utilité ! Certes, ce qui arrivent à Gauvain est extraordinaire et emplie de magie et de fantaisie, mais j’ai eu l’impression qu’il n’a fait que les subir sans en retirer une quelconque leçon. (Pourquoi il y a les géants de l’attaque des titans qui se baladent mdrr?). Je ne parlerais pas du renard moche qui le suit les ¾ du film et qui ne sert absolument à rien (c’est sans doute l’animalisation de la conscience de Gauvain ?)
Malgré, toutes les critiques que l’on peut faire à Gauvain, il est bien l’incarnation moderne du chevalier. Ce film à l’intelligence de montrer avec assez de subtilité, un personnage tourmenté par le poids des traditions, des croyances et des rites. Notre héros n’a pas peur d’embrasser sa condition humaine et d’accepter le défi lancer par la mort à tête d’arbuste
(finalement je pense que c’est plus un défi lancé par sa mère étant donné que c’est elle qui a créée le chevalier vert)
Bref je ne sais toujours pas quelle note donner à ce film (un 7 je pense) mais je vais m’empresser de découvrir les autres films de David Lowery.