Voici typiquement le genre de film ( et inversement ) qui repose sur une véritable proposition de cinéma au pitch prometteur et alléchant mais qui grille toutes ses cartouches en un premier acte intrigant mais aussi clairement limité dans ses enjeux. Abuela de Paco Plaza se vautre assez rapidement dans un roller-coaster fascinant d'inefficacité, pétri d'effets de manche vus et revus des centaines de fois auparavant et un peu partout : porte grinçante, obscurité menaçante, rires démoniaques et/ou dégénérés, dédoublements physiques ou encore imprécation périphérique...
Malgré une première demi-heure tenant correctement la route l'ensemble du métrage ne parvient par la suite jamais à décoller et encore moins à toucher sa cible, en raison d'une surcharge de gimmicks grotesques et tapageurs faisant d'emblée vieillir sa superbe de trente ans en un seul clin d'oeil. Paco Plaza passe littéralement à côté de son sujet, délaissant la partie la plus intéressante de son scénario ( celle consistant à souligner l'éphémérité de la jeunesse pour mieux la confronter au poids inexorable du grand âge ) pour un vulgaire train-fantôme filmique bancal et raplapla.
Raté dans les grandes largeurs Abuela tombe de fait complètement à plat en plus de s'embourber progressivement mais sûrement dans un horrorshow ridicule aux tics éculés voire carrément ringards. Nous avons malgré tout l'envie de saluer poliment l'originalité du geste, mais c'est bien trop peu au vu du résultat. Dommage...