30 millions d'amis

Premier des trois films que tourneront ensemble le réalisateur Tom Shadyac et le comédien Jim Carrey, "Ace Ventura : Pet Detective" constitue une vraie bonne comédie 90's, bien représentative de cette décennie (à commencer par la présence de Courteney Cox, qui débute alors dans la série "Friends").

A cette période, les acteurs comiques commencent à se lâcher, proposant un humour plus grossier, plus régressif, n'hésitant pas à évoquer le sexe de manière assez crue : on peut d'ailleurs noter que "Ace Ventura" sort aux Etats-Unis la même année que "Dumb and Dumber", et certains passages évoquent en effet l'humour des frères Farrelly, qui va imprégner le cinéma américain dans les années suivantes.

Cela dit, "Ace Ventura" reste une comédie familiale, avec un univers animalier qui plait toujours au jeune public, et surtout pas mal de grimaces, de burlesque et de gags visuels, permis par l'abattage d'un Jim Carrey déchaîné, pas encore une star internationale au moment du tournage. Il s'agit vraiment d'une année décisive pour Carrey, puisqu'outre les deux titres pré-cités, "The Mask" sort également en 1994.

Pour ma part, j'ai apprécié que la dimension "comédie policière" soit pleinement assumée : ainsi, le scénario s'articule autour d'une véritable enquête, certes teintée d'absurde et de fantaisie, mais tout de même cohérente et bien ficelée. On a même droit à un homicide, histoire d'apporter une touche de gravité et de thriller, et de s'éloigner de la pochade pour enfants.

En prime, le réalisateur a la bonne idée d'opter pour un format adapté, c'est à dire pas plus d'1H20 : "Ace Ventura" n'en est que plus rythmé et plus efficace, et on évite ainsi de se lasser des pitreries de Jim Carrey, toujours à la limite de la lourdeur pachydermique.

Le succès du film poussera les producteurs à proposer une suite dès l'année suivante, que je suis tenté de me procurer, tant ce premier volet constitue un bon divertissement.