On ouvre sur un animé présentant le célèbre paradoxe d'Achille et la tortue.
Des peintres rentrent éméchés en chantant des chansons françaises. Parmi eux, Takanawa, qui a été en France.L'un d'eux offre son béret au fils de son mécène, Machisu, qui se prend à rêver de devenir peintre. En classe, il dessine : son prof de maths le laisse sortir, mais il reste sur des rails de tram pour pouvoir dessiner ce dernier. Pendant ce temps, le père est dubitatif face aux peintres naïfs que son artiste/rabatteur lui envoie. Le père fait faillite, se suicide. Machisu voit les usuriers piller la maison, juger ses toiles sans valeur, sauf un qui pense pouvoir les faire passer pour des toiles de maître. Sa mère le laisse chez son oncle, qui le fait travailler très dur et le frappe s'il le prend à dessiner. A l'école, pareil, mais il rencontre Matazo, un vieil original qui rêve de dessiner un bus : ils barrent la route à l'un d'entre eux. A la mort de la mère, Machisu est envoyé à l'orphelinat. Adulte, il livre des journaux. Mal. Il peint mieux, mais ses peintures ne sont pas à la mode, le style en vogue ressemble à ses dessins d'enfant. Il change de boulot pour se payer des études d'art et fréquente la jeunesse déjantée, avec laquelle il est en décalage. ça fait de l'action painting, qui dégénère (un mort). Il se marie avec une fille qui le comprend. Il essaie différents styles, mais le peintre de la galerie d'art ne cesse de le dénigrer. Âgé (joué par Kitano).
Scène de fabrication d'une affiche sur l'Afrique colonisée, puis sur la violence routière (un vélo qui renverse une voiture ?!). Il passe à une période où il veut se mettre en danger : sa femme se fait boxer par un grand black aux poings couverts de peinture, puis elle lui fait subir une noyade simulée censée lui donner de l'inspiration. Sa femme le quitte. On retrouve morte sa fille prostitiée, écho à la mort de sa mère. II maquiile le visage du cadavre pour en prendre une empreinte. Il essaie de se suicider aux gaz d'échappement, mais sa voiture cale. Il revient chez lui, brûle son oeuvre mais a une dernière idée : peindre un tournesol dans une cabane en feu. Sorti de l'hopital, il tente de vendre une canette rouillée 200 000 yens. Sa femme vient le chercher.
Un beau film, qui aborde divers aspects d'un même problème ; le marché de l'art ; la création ; le besoin de porter un message ; la création et la vie.
On retrouve ce sens de l'humour si particulier de Kitano, et cette forme de tendresse.