Après le remarqué La Nuée, que je dois impérativement rattrapé, Just Philippot poursuit sa filmographie à la frontière du cinéma social et celui du genre, bien que cette fois-ci, il embrasse davantage ce dernier. Notamment en raison de son ambition de film catastrophe à grande échelle. Un type de films habituellement réservés aux américains, tauliers de ce genre caractéristique où les moyens techniques semblent obligatoires pour réellement épater, horrifier le spectateur.
Malgré un budget confortable, Acide ne pourra rivaliser en terme de grand spectacle. Mais son auteur le sait, et je trouve qu'il parvient à distiller une ambiance réellement inquiétante avec quelques images marquantes. On pense aux nuages menaçants ou bien à quelques saillies gores en maquillage du plus bel effet. Le tout, appuyé par une BO de circonstance. Just Philippot maîtrise clairement son sujet et parvient à captiver le spectateur. La radicalité et la noirceur du film pourra surprendre à plusieurs reprises.
C'est hélas du côté des personnages et du scénario que Acide pêche par instants. Guillaume Canet est plutôt bon en père violent, abattu et dépassé par les évènements. Mais je ne comprends pas pourquoi on a voulut lui adosser une étiquette de gilet jaune vindicatif. C'est assez hors de propos dans le film. Et le pire sera la gamine, Selma, horripilante au possible qui ne cessera d'aggraver une situation déjà assez tendue et précaire. Les dix dernières minutes sont un véritable calvaire à suivre à ce titre. C'est dommage car je trouve le film plutôt réussi mais les dialogues et péripéties ne suivent pas forcément tout du long.