La filiation de ce métrage s'inscrivant la série des Saints And Soldiers avec le film de Robert Aldrich sorti en 1967 est évident, tout autant qu'avec Le maître de guerre de Eastwood (sans en adopter l'irrévérence). Le principe est simple, et moult fois repris. La sélection d'une bande de bras cassés, leur formation et leur combat. A cela près que dans le film présent les notions de sacrifice et de gâchis sont totalement absents et c'est donc un film de guerre très mineur et gentillet que nous propose Mike McCoy avec en protagonistes Dolph Lundgren, drôle et plutôt convaincant, et un bon Luke Goss. Le reste du casting est assez anecdotique.
On retiendra des scènes de combat honnêtes et bien torchées, pour une production à bas coûts, et une ambiance de camaraderie plaisante entre les acteurs. Le fond historique donne un certain cachet au scénario, malheureusement quelques écueils viennent parasiter le bon ordonnancement de cette petite production guerrière.
Puisque l'on aborde le scénario, il serait indispensable que tout scénariste digne de ce nom apprenne sa géographie. On sait les chaines d'information américaines férues de bévues en tout genre, désormais nous devrons retenir qu'une rampe de missile situé près de la frontière franco-allemande et ayant une portée maximum de 165-180km se trouve à portée de tir de Paris et de Londres. Jusqu'ici le film tenait la route, j'ai failli percuter le fossé.
Second soucis, la présence de Mickey Rourke. Qu'on aime ou pas l'acteur, il ne ressemble plus à grand chose. Son apport à des métrages dans la lignée de classiques comme Elephant Man ou la créature de Frankenstein serait indéniable, mais il est devenu tellement difforme et inhumain qu'il décrédibilise tout autre rôle sérieux. Habillé tel Robert Duvall dans Apocalypse Now, arborant un couvre chef à la Texane, sa démarche est des plus troublantes. On le croirait volontiers handicapé, claudiquant en serrant les fesses, comme si une nuit trop arrosé l'avait laissé ivre mort dans un bordel douteux. Efféminé au possible avec ses mèches blondes, balbutiant et mangeant ses mots, j'ose penser que c'est par amitié avec Dolph Lundgren que Rourke doit sa présence dans ce film. Au vu du résultat, on verse dans l'humanitaire.
Un bon petit film de série B un peu fauché, très très loin des standards artistiques d'autre films de même catégorie avec un Budget à peine supérieur (Bad Lieutenant en 1992 avait coûté à peine 1.8 millions de dollars), mais qui s'en sort suffisamment honorablement pour ne pas tomber dans la série Z. A voir un soir de pluie passés 23h.