Fade Astra
Et en voilà un de plus. Un auteur supplémentaire qui se risque à explorer l’espace… L’air de rien, en se lançant sur cette voie, James Gray se glisse dans le sillage de grands noms du cinéma tels que...
le 20 sept. 2019
207 j'aime
13
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
La concurrence en films d'exploration spatiale ces dernières années est rude. Pas moins de 10 films sur le sujet en l'espace de deux ans, contre le même nombre sur les dix années précédentes. À se demander ce qui incite cette recrudescence de popularité. Ce n'est pas pour me déplaire tant j'adore le genre, mais plus il y a de quantité, plus il faut effectuer un travail de qualité pour briller.
Et, telle une étoile, Ad Astra s'élève et donne un nouveau souffle de vie au genre. James Gray nous offre une représentation spatiale emplie de poésie et de terreur. C'est dans une ambiance générale mélancolique, et introspective, que ce déroule le récit, porté par un rythme lent et délicat comme ont su le faire en leur temps Tarkovski et Kubrick. Plus qu'une aventure spatiale, Ad Astra est surtout une œuvre humaine, un voyage introspectif envers un bonheur répudié, une quête d'assouvissement des obsessions perpétuelles.
Évidemment, rien de très novateur à première vue. On pourrait même lister des thématiques à la 2001, une ambiance à la Sunshine, le réalisme sidérant de Gravity, l'obstination humaine de First Man, le désarroi de Solaris, l'émerveillement de l'anime Planetes, pour donner une idée du film. Toutefois, la force de James Gray est de véritablement s'approprier ces influences, et les ancrer dans son récit en leur donnant une vraie résonance. Même pour les scènes que l'on croyait connaître, il apporte son identité visuelle et artistique et les présente d'une façon nouvelle. Ainsi, les scènes "d'action" apparaissent également comme gracieuses, pour ne pas briser cette mise en scène virtuose et contemplative, et s'imbriquent en des plans visuellement marquants.
Il y a une minutie du détail absolue, dans une volonté de réalisme de la psyché humaine, avant tout. Sans faire d'emphase mélodramatique, Gray laisse son œuvre suivre son propre schéma narratif, se parer de séquences métaphoriques, et emporter les spectateur dans son ambiance qui croît crescendo. Le design sonore est particulièrement soigné, et concède à rendre cette épopée nébuleuse, avec la patte musicale de Richter, toute en trémolos subtils et expérimentations dronesques. Dans un film où le dialogue est minimaliste, la narration off de Pitt offre une profondeur au personnage et à l’œuvre toute entière, à la façon d'un Rorschach.
Ainsi, comme les réalisateurs étalon du genre, James Gray ne propose pas tant un film académique mais plutôt une expérience visuelle et sonore, un long-métrage à vivre en essayant de s'y connecter sensoriellement et émotionnellement. Le personnage de Pitt encapsule des tourments universels, et à travers la direction brillante de Gray, propose une œuvre cathartique et, tout simplement, belle.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Films vus au cinéma et Cosmophobie, cosmicisme et autres contemplations du sombre Infini.
Créée
le 25 sept. 2019
Critique lue 166 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Ad Astra
Et en voilà un de plus. Un auteur supplémentaire qui se risque à explorer l’espace… L’air de rien, en se lançant sur cette voie, James Gray se glisse dans le sillage de grands noms du cinéma tels que...
le 20 sept. 2019
207 j'aime
13
Il faut se rappeler l'image finale de The Lost City of Z : celle de cette femme qui franchit symboliquement une porte ouverte sur la jungle pour se lancer à la recherche de son mari disparu. Ce motif...
le 18 sept. 2019
177 j'aime
24
Film absolument sublime, sans nul doute le meilleur Gray que j'ai pu voir et l'un des meilleurs films se déroulant dans l'espace. J'ai été totalement bluffé, je me doutais bien que le véritable sujet...
Par
le 24 sept. 2019
122 j'aime
15
Du même critique
Derrière ce court-métrage, dépassant tout juste les trois minutes, se cache un véritable bijou d'émerveillement cosmique. Wanderers est une ode à l’exploration spatiale et sa colonisation, que ce...
Par
le 2 déc. 2014
14 j'aime
Il y a des jours, comme ça, où on tombe sur des courts-métrages d'orfèvres. C'est le cas de Caldera, découvert via une news sur le site Allociné. Réalisée par Evan Viera, l’œuvre a déjà récolté...
Par
le 5 avr. 2013
14 j'aime
2
C’est étrange comment on peut en venir à renier, voire haïr un groupe pour, la majorité du temps, se faire bien voir parmi la communauté Metal. C’est le cas de LINKIN PARK. Le nom vous donne des...
Par
le 27 oct. 2012
14 j'aime