Fade Astra
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Si vous souhaitez vous divertir avec un bon gros space opéra bien gras, fuyez! On le comprend dès les premières minutes, cette odyssée spatiale est un prétexte à une tout autre quête, plus intime, plus freudienne.
Et pourtant, la dimension science-fiction du métrage est gérée avec une maitrise faisant honneur aux influences du réal, des effets visuels à la création de tout un univers SF. Celui-ci nous est dépeint par subtiles touches, ce qui laisse au spectateur le luxe de s'inventer lui-même, au-delà du texte introductif, le monde étendu dans lequel se déroule cette histoire. James Gray ne nous en montrera que très peu, préférant se concentrer sur l'épopée de son personnage principal, campé par un Brad Pitt qui trouve ici un rôle à sa mesure.
Roy McBride est un monstre de contrôle, capable de réagir froidement aux situations les plus extrêmes. C'est ce qu'on attend de lui, et on ne manque pas d'évaluer sa capacité à brider ses émotions. Malgré tout, c'est aussi en tant que fils qu'on lui demande de jouer sa modeste part dans la mission consistant à sauver le monde, en retrouvant son père. Car il ne s'agit au fond que de cela : trouver le père. Ce héros absent, cette figure mystérieuse partie tutoyer le fond des étoiles pour un dessein soit-disant plus grand que tout le reste. C'est dans cette ombre que le fils a grandi, au point de suivre le même chemin.
Les routes du père et du fils se sépareront devant Neptune, symbole de la fuite et de la dépression. C'est à cette occasion qu'un Roy augmenté de ses émotions retrouvées remettra du sens dans sa vie d'ascèse et de servitude volontaire. Il sauvera le monde en se sauvant lui-même de ses démons.
Ce film est une invitation à préférer un ici, bien que déclinant, aux chimères invoquées par un ailleurs fantasmé. Les obstinations des hommes avec un petit h, leurs rêves de gloire, peuvent parfois aboutir à nul autre que la folie, la solitude et la destruction. Les quelques personnages féminins du film, volontairement effacés, sont pourtant indispensables dans la reconnexion de Roy McBride avec lui-même et un certain principe de réalité.
Deviendra-t-il un héros pour autant? Spoilers :
Certainement pas. Sa quête si intérieure soit-elle aura fait trop de victimes collatérales pour prétendre à ce titre. Mais le monde n'a pas besoin de héros, il a besoin d'hommes libres.
Un des grands films de l'année 2019.
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Créée
le 18 sept. 2019
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