Quand la science-fiction nous fait réfléchir

Ad Astra à surtout été présenté dans les bandes annonces comme un gros Blockbuster classique, même dans le synopsis du film, alors qu’il n’a pas l’ambition d’en être un.


Le film nous dépeint en 2h l’avenir que pourrait nous réserver notre futur et la conquête spatiale, avec une planète Terre faisant face à de nombreux problèmes telles des guerres notamment pour les ressources ou pour un territoire. Le film nous présente alors notre futur pas si lointain que ça et qui semble plutôt proche. Le film s'inspire donc énormément de l'actualité.


Ce film nous fais donc énormément réfléchir sur de multiples sujets : sur notre existence, sur la condition humaine et surtout notre petite place dans l’univers.
Plus qu’une épopée spatiale de science fiction rythmée par des scènes à couper le souffle sur la Lune ou encore sur Mars, Ad Astra est avant tout un véritable voyage introspectif. L'astronaute Roy McBride est confronté tout le long de son voyage à une réflexion intense et profonde sur lui même, il est à la recherche de la vérité. Le personnage est particulièrement mélancolique et nostalgique, l’intérêt ici est alors de s’intéresser surtout à l’état émotionnel du personnage, sur sa solitude et sa perception de la vie et du monde qui l’entoure.


A la manière de Ryan Gosling dans Drive ou Blade Runner Roy McBride est un véritable robot, il n’exprime pratiquement aucune émotion, sa vie est rythmé par des tests psychologiques obligatoire imposé par l’agence spatiale dans lequel il travail. Heureusement tout son état n'est pas si ennuyeux que ça et ne nous fais pas ressentir la longueur du film contrairement à Blade Runner avec le personnage joué par Ryan Gosling. Ad astra est tout de même bien rythmé et on se laisse captiver pas la beauté du spectacle et l'histoire de l'astronaute.


Roy semble comme conditionné par une société qui veux tout contrôler même l’esprit de chaques individus, certains au profil psychologique parfois instable ou d'autres plus bornés au point de devenir de bon chien obéissant au moindres ordres sans réfléchir. Société qui détermine également sur tu es aptes ou non à vivre ou à travailler.


Roy McBride est un astronaute assez renommé de par son talent d’adaptation dans l’espace mais aussi parce qu’il est le fils du plus grand des astronautes, Clifford McBride, joué par Tommy Lee Jones, l'humain ayant atteint l'un des points les plus lointain du système solaire, soit ici les abords de Neptune.
En apprenant que son père est peut-être à l’origine de ce phénomène électromagnétique qui frappe la terre et qui menace tout les êtres vivant de la planète, Roy va tenter coute que coute de le retrouver.
La relation père/fils est alors un thème important dans le film. Et le thème du déterminisme à été trés abordé par le réalisateur dans le film.
Le fils Roy McBride dépend complètement du destin de son père car tout ce qu’a fait son paternel il est obligé de le réparer, son destin est lié à celui de son père.
Il est contraint de suivre le même chemin que son père, reproduisant sans le vouloir les mêmes erreurs, sa vie est alors fatalement déterminée.


En passant tout au long de son voyage par divers phases de délire et de fantasmagorie il va finalement s’émanciper et il doit laisser partir son père, se libérer de ce dernier pour affirmer le chemin qu’il a choisis d’emprunter. Roy brise le déterminisme du père en refusant de rester avec lui et de continuer à chercher une vie ailleurs, il décide tout simplement de rentrer à la maison, sur Terre.


A travers ce personnage James Gray nous fait une critique directe de la société. Il nous montre les problèmes réels de notre monde, le besoin vitale de ressources et la course pour en obtenir d’autant plus. Roy nous parle de la guerre de l’arctique, y aurait-il eu alors une guerre pour l’eau ? Ad Astra nous montre le besoin croissant qu’a l’humain de consommer.
On passera par divers scènes du films sur la Lune ou encore sur Mars avec des "pirates de l'espace" attaquant le "Moon Rover" de Roy, et il y aura également une scène avec des singes sauvages attaquant les humains faisant énormément penser à "La Planète des Singes".


Le film est également trés porté sur la religion, beaucoup d'éléments religieux ce dégagent du film, la gigantesque antenne, dans la scène d'ouverture du film, subissant des dégâts rompant toute communication possible avec les coéquipiers de Roy fait peut-être écho à la tour de Babel dans la bible. Les surtensions causées par le vaisseau du père de McBride sont vue comme un châtiment d’une divinité envers l’humanité.
Clifford McBride représente l’inatteignable, il est allé le plus loin, et en d’autre terme pourquoi pas dans ce cas là « Dieu », quelqu’un « vers les étoiles » qui a la main mise sur la planète Terre et qui lui fais subir de nombreux dégâts. Les termes « Père »/« Fils » prennent alors un tout autre sens.


Clifford McBride est un monstre affranchi de son humanité dans sa quête folle de recherche d’une vie extraterrestre. Il est le « père » qui ne soucient plus de ses enfants, de ce qu’il a créé, il cherche alors de la vie ailleurs en vain, un but ultime devenu une obsession folle qui le dévore de l’intérieur. Mais dans sa folie il est finalement seul. Seul tout comme la vie sur la planète Terre.


Ce film soulève alors la possibilité que nous sommes incontestablement les « seuls » dans l’univers soit la seul planète aillant pu assurer la vie de se développer.
Le réalisateur parvient à replacer tout ça dans quelque chose de plus rationnelle. La science permet ici d’entreprendre la quête de l’impossible, peut-être vaine, de découvrir une vie extraterrestre, mais elle assure aussi de dépasser les limites pour aller plus loin.
Le message que Roy transmet à son père sert trés clairement à le persuader de rentrer sur Terre et de au lieu dépenser son énergie dans une quête vaine de recherche d’une vie extraterrestre il est préférable de consacrer cette énergie à la seul vie qui assurément existe déjà, celle qui est sur la planète Terre.
La scène de fin est visuellement incroyable, Neptune et sa couleur bleuté se lie parfaitement avec l’atmosphère de la scène où Roy découvre enfin la vérité. Roy est comme plongé dans un océan ou flotte des astéroïdes gravitant autour de la planète Neptune.

Le bleu est donc ici couleur du rêve, sagesse, sérénité, vérité, loyauté, fraîcheur, eau, ciel et du bien-être.
James Gray nous laisse à la fin du film avec un message d’espoir, l’humanité est tout ce que nous avons et il est de notre devoir de ne pas briser cette fragile connexion qui nous lie tous à l’humanité et à la vie terrestre qui doit être sauvé.


C'est donc un film qui nous fait réfléchir sur énormément de choses, il ne nous sert pas seulement à nous divertir comme les blockbuster mais aussi à nous donner une certaine réflexion sur des sujets précis avec une part de science fiction qui peut-être nous marque plus que des films plus réaliste. Une réflexion aussi importante que celle d’Ad Astra n'aurait peut-être pas été aussi marquante que si elle avait été faites dans un film plus réaliste.


L'analyse complète du film est sur la chaine Youtube => ici

Spoylo
8
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le 27 sept. 2019

Critique lue 113 fois

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