Succès critique, mais pas public, « Adama » peine à nous intéresser avec son histoire mollassonne et sa technique d’animation hybride qui laisse à désirer. J’avoue que j’ai un petit faible pour les films utilisant l’animation en volume, mais ici elle est contrariée par des remaniements numériques qui gâchent largement l’authenticité du résultat, par ailleurs les décors sont eux plus traditionnels, et certains mouvements d’arrière-plan, comme l’eau par exemple, sont animés d’une manière plus classique, ce qui nous mène à ce style très peu homogène. Les visages sont vides et leurs expressions sont très mal véhiculées aux spectateurs. Les personnages sont rares et fades. En ce qui me concerne, je n’aime pas l’esthétique de l’œuvre (et même pas du tout). L’histoire, quant à elle, n’a rien d’un enchantement : Adama quitte l’ouest-africain pour partir à la recherche de son frère enrôlé au front de la Première Guerre mondiale. Si le sujet peut paraitre très intéressant, son traitement laisse perplexe. Il ne s’agit que d’un enchainement d’événements désolant, mais sans intensité. Le rythme est laborieusement lent. On ne comprend pas tout à fait le message du film, ni même s’il y en a véritablement un. Il ne s’agit que d’un constat de l’époque, sans ambition, sans âme. La fin bascule dans le surnaturel, alors que rien ne laissait présager cela, avec une scène tout à fait grotesque (que je ne spolierais pas). Mais elle est toutefois le seul élément vraiment intéressant de ce film, car elle peut être interprétée de différente manière selon la personne qui la regarde. Dans sa généralité, l’œuvre ne m’a pas convaincu et je ne l’ai pas trouvé réussie.
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