A l'origine, ce devait être Sacha Guitry qui devait réaliser ce film, avec Fernandel devant la caméra. Mais il ne put s'en occuper à cause d'une intervention chirurgicale qui le contraint au repos forcé. C'est donc son acteur principal qui prit les rênes du film, pour sa seule et unique réalisation. Notons par ailleurs qu'il fut aidé par deux assistants, dont un certain Georges Lautner qui a eu des mots très durs sur Fernandel jusqu'à la fin de sa vie.
Ce dernier joue donc Adhémar, un homme dont la particularité est que son faciès peu commun déclenche l'hilarité, quoi qu'il dise ou qu'il fasse. C'est assez gênant en société, surtout pour le travail, à tel point qu'il fait 1001 petits boulots pour gagner sa croûte. Mais un jour, agacé de ces rires sur son physique, il se convainc qu'il est temps d'aller dans un asile afin de sa faire interner. Devant les responsables de cet établissement, Adhémar s'entretient avec eux pour leur expliquer sa venue...
En fait, tout le film est un flashback sur la jeunesse de cet homme, dont il faut dire que Fernandel sied très bien à ce visage chevalin (dixit lui-même), et qu'on a du mal à prendre au sérieux en règle général. Il a ainsi beaucoup joué sur son physique atypique, ainsi que sa sympathie, pour avoir été un acteur extrêmement populaire durant des décennies.
Mais il avait aussi le défaut non seulement de cabotiner, mais aussi d'être souvent seul à l'écran, ne laissant guère aux autres acteurs le temps d'exister. Et c'est un peu le double défaut du film, ajouté à tout ce flashback qui tire quand même en longueur une fois qu'on a compris que son physique fait rire.
Il reste les scènes dans le présent, avec les entretiens avec les divers candidats à l'asile, dont une femme percluse de tics, ou la fin dans le cirque, mais on sent quand Sacha Guitry n'est pas là.
D'ailleurs, le résultat consternera ce dernier, outré que son scénario ait été autant modifié par Fernandel, et on peut le comprendre, car le résultat n'est pas bon.