Me voilà en route pour le dernier film réunissant les frères Podalydès. Les dernières images que j'ai eu le bonheur de voir me reviennent en tête : de Dieu seul me voit à Bancs publics. Après Albert et Aimé. Voici Armand, jouant au magicien bon matin avec sa maîtresse, en dessous et tablier. Son téléphone ne fait pas dans l’illusion. Son fils lui annonce la mort de Berthe. « Mémé ». Un évènement de taille pour ce quadragénaire indécis. Sur sa trottinette, il file retrouver sa femme et sa « belle-mère supérieure ». Plus jamais il ne reverra cette grand-mère si discrète. Alors on l’enterre ou on l’incinère ?
Armand prend la ferme décision de s’occuper des préparatifs de la cérémonie. Il amorce une rupture « lente et douce » avec Hélène, sa femme. Tout en découvrant la fougue de l’adultère et autres mystères avec Alix. Les sms fusent et trouvent refuge dans les toilettes. Les rangées de médicaments et la chambre de son fils sont autant d’endroits où la discussion brusque, interpelle, reste suspendue. Le héros se laisse au prendre au jeu de deux entreprises de pompes funèbres. Définitif, une approche new-age avec leur nouveau produit phare : «Twilight » présenté par Charles. Obsécool, spécialiste dans les cercueils pour animaux domestiques et autres urnes design. Yvon, croquemort fantaisiste et philosophe, est d’ailleurs interprété par Bruno Podalydès.
Un détour à la maison de retraite, sans oublier de déguster sur la route une bonne part de cake courgettes-carottes. La chambre de Berthe dévoile ses souvenirs. Chambre et ses souvenirs. Boîte à musique et papier glacé. Les coups de téléphone s’élèvent avant qu’il ne soit l’heure du discours. Entre cartes postales et télégrammes, ce magicien marié repense à l’attente qu’a pu ressentir cette grand-mère. Un amour s’abandonnant encore à la légèreté d’un coquelicot. Malgré sa fuite en avant, il sait bien qu’il prendra toujours soin de l’être aimé. La solution, qu’il finira par trouver, sera pourtant de se faufiler une énième fois dans une malle des Indes.