Alain Delon qui collabore avec Charles Bronson, ça ne pouvait donner qu'une hausse de testostérone. Et c'est le cas tant le film se révèle très efficace. Ça part au début comme un film de casse, avec deux anciens militaires qui veulent saboter un coffre, mais autant l'un le fait pour détruire des dossiers compromettants, l'autre veut le pognon. Cependant, ils vont rester coincés dans cette banque, et la chaleur fait qu'ils vont rester très longtemps torses nus, sans un poil sur le torse pour les deux messieurs ! Dans le genre gratuit pour mettre en valeur la beauté et le charisme des deux acteurs, on tape fort.
Mais, plus que sur un casse, Adieu l'ami est un film sur l'amitié sous-jacente entre ces deux hommes, qui au départ ont une défiance mutuelle, mais qui vont peu à peu s'apprécier, jusqu'à un profond respect où l'un protègera l'autre aux dépends de sa vie car il sera fait prisonnier par les policiers, menés par l'excellent Bernard Fresson.
On voit bien que les caractères respectifs de Delon et Bronson ont été utilisés dans ce film, ce dernier étant taciturne au possible (il est d'ailleurs doublé par Jules Berry) et le premier agile comme un félin et qui semble porter en lui une tragique destinée, et qui semble inadapté à l'amour, notamment celui que lui porte Waterloo, incarnée par Brigitte Fossey.
Illustré par une superbe musique de François de Roubaix, Adieu l'ami est un film souvent oublié dans la carrière de Delon, mais il serait sage d'y jeter un œil, au nom d'une très forte conception de l'amitié.