Dans une veine dirons-nous de satire sociale, voire de révolte contre le monde tel qu'il est, son indifférence affective, les distances qui s'accroissent entre des individus plus solitaires que solidaires, Adieu les cons se rêve sans doute comme un film coup de poing, mâtiné de cet humanisme voire de cette poésie qui sont propres à l'univers de Dupontel.
Un petit film sans prétention, sauf celle de nous faire sentir la fragilité de ses héros, Virginie Efira et Albert Dupontel tenant les deux rôles principaux, et la force du lien qui se crée entre eux, du fait qu'ils se soucient peu à peu l'un de l'autre, voire s'éprennent l'un de l'autre.
Il n'y a pas beaucoup à dire d'une intrigue assez schématique, où Suze Trappet - Efira cherche à retrouver l'enfant dont elle a accouché sous X, avant son probable trépas d'une maladie professionnelle (coiffeuse, elle a été intoxiquée par les produits dont elle se sert). Jean-Baptiste Cuchat - Dupontel est un informaticien prodige, spécialiste des systèmes de sécurité, qui tente de se suicider sur son lieu de travail, mais échoue, naturellement, sinon on ne parlerait plus du personnage.
(L'image donnée du monde du travail n'est, on le voit, pas des plus positives.)
Il serait assez vain de dévoiler l'histoire que nous raconte ce film assez court, hormis le fait qu'il soit plein d'assez bons sentiments, et qu'il se termine, disons, en queue de poisson, la rencontre avec l'ordre et l'autorité ne convenant guère au caractère plutôt anarchiste des protagonistes.
Un film à voir, sans doute, si l'on désespère de l'humanité, tant il fleure bon la tentative de réhabilitation de cette dernière.