Il y a en moi un peu de honte à ne pas avoir apprécié le fameux (parmi les cinéphiles) "Adieu Philippine" à l'aune de sa réputation, alors que je suis en général sensible à la poésie foutraque de Jacques Rozier. Je dois donc avouer que, si j'ai en effet trouvé de nombreux moments vraiment inspirés, à la fois amusants et poétiques d'une manière évidemment décalée, le film dans son ensemble m'a paru fastidieux, et finalement assez daté, à la différence de nombreux grands films de la Nouvelle Vague dont le charme ne s'épuise pas au fil des années qui passent. On sait toutefois qu'apprécier Rozier requiert de se mettre dans un certain état d'esprit - d'indolence, d'ouverture... que je n'ai pas réussi à atteindre ce soir-là. Une rencontre manquée. [Critique écrite en 1993]