Voici le deuxième documentaire que je découvre de ce réalisateur, après Les InvIsibles, et je suis restée tout autant subjuguée.
Quelle attention donnée aux protagonistes, quel soin pour que la caméra se fasse oublier, quelle finesse de choix du sujet et des scènes !
On est face à un vrai documentaire de société, un témoignage de ce qu'est la jeunesse d'aujourd'hui, un de ceux qu'on n'oubliera pas.
A la fois, deux histoires particulières entremêlées, mais aussi le reflet d'une certaine génération, dans laquelle j'ai pu reconnaître certains traits de mes enfants ou de leurs amis.
Donc témoignage sociologique, certes, j'en suis convaincue, d'une certaine jeunesse et d'une génération entière,à travers ces modes d'expression, ses coutumes, ses langages, ses obligations, dont l'école et la recherche d'un avenir, d'études supérieures pour exercer tel ou tel métier, prendre telle ou telle voie.
La relation aux parents, particulière aux mères, y est aussi très prégnante, décrite dans la durée, suivie par petites touches de communication, de conflits, d'engueulades, de complicité, de moments forts.
Il.faut reconnaître que cela se fait beaucoup dans le conflit, mais à cet age,c'est bien normal.
One a besoin pour se construire, à la grande désolation des parents qui le comprenne plus ou moins.
Qui sont capables de prendre sur eux face au jeu habituel des provocations, des rejets, des besoins de tendresse et d'attention qui peuvent paraître paradoxaux parfois.
J'ai apprécié que la caméra se fasse oublier progressivement et que l'on soit happée par ces histoires particulières, telles des souris obervatrices.
J'ai trouvé ces jeunes filles pleines de charme, d'allant, de désir de vivre, malgré leur différence.
Elles s'éloignent l'une de l'autre peu à peu, suivant chacune leur parcours de vie.
Les milieux sociaux sont très différents.
Le fait qu'elles soient amies au collège donne une couleur particulière à l'école de la République, à ce collège unique qui fait se côtoyer des enfants très différents, de milieux sociaux totalement opposés.n'est ce pas d'abord celà, l'une des clés de construction de cette jeunesse ? Pouvoir rencontrer, échanger, se frotter à des camarades de milieux divers ?
C'est sans doute une richesse, une ouverture, si on en.juge la qualité de cette diversification dans les amitiés et les amours, une ouverture sur le monde, sur ce qu'est l'autre, très constructrice à leurs âges.
Le déterminisme social cher à Bourdieu va t'elle les rattraper ?
Il est intéressant de suivre cela dans le film. Témoignage accéléré d'une évolution en direct, on ne peut que constater que les trajectoires vont irrémédiablement s'éloigner.
Même le moment un peu construit artificiellement de leurs retrouvailles à la plage n'arrivera pas à nous donner l'illusion de destins qui resteront liés, parallèles.
Avec celà, les filles sont honnêtes.
Elles ne jouent pas à la fausse amitié indéfectible.
Elles s'amusent en se projetant quelques années après, se rencontrant dans leur région d'origine, accompagnées de leurs enfants et conjoints, se demandant des nouvelles de l'une de l'autre, toujours pleinement d'humour et de souvenirs communs.
C'est émouvant de les voir disserter ainsi sur leur avenir sur leurw relations futures, en toute sincérité.
Bref, je les ai trouvées fraîches, interressantes, courageuse chacune à leur façon, et pugnaces.
Leurs sujets de préoccupation sont vie et naturellement l'école, leurs amis, leur famille, leur avenir, leurs aspirations.
Assez peu de sujets de société, mis à part un.peu de politique, et les attentats de 2015, qui auront profondément marqué cette génération.
A mettre en regard d'autres documentaires ou films générationnels, tels Moi Hitler, connais pas, Le joli mois de mai, La vie ne me fait pas peur, Le péril jeûne, Les beaux gosses, Swagger ou Boy old ,construit un peu sur le même principe.