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Dés son premier plan, Adopte Un Veuf laisse entendre qu'il ne sera pas qu'un film comique à situation grossière, mais, plus en profondeur, un constat fin d'une société multi-générationnelle articulée autour d'un problème majeur : le logement. Ne donnons tout de même pas à ce petit film honnête des prétentions qu'il n'a pas ; le but d'Adopte un Veuf est surtout de faire rire et de toucher, bien plus que de décrire notre société. Mais quand même.
Bien loin de rendre les deux générations caricaturales, le réalisateur, par un vrai travail d'image (le premier plan est en cela extrêmement réussi), capte la solitude de la vieillesse et la fougue de la jeunesse, incarnée toute entière par une Bérengère Krief en forme.
S'il remplit à merveille son rôle de comédie (quelques scènes truculentes, notamment le quiproquo majeur entre Dussolier et son ami), le film sait n'être pas que drôle et s'aménager des moments plus mélancoliques, plus touchants, notamment grâce aux scènes, pour l'intrigue pas très utiles, mais dans le fond très réussi, avec le jeune poulain du Petit Journal Panayotis Pascot dont on découvre les talents d'acteurs et qui apporte avec lui une dose d'émotion empreinte d'humour noir.
Les acteurs dans leur ensemble sont tous formidables, d'un Dussolier toujours impeccable à un Arnaud Ducret aussi à l'aise dans l'humour gras que dans l'émotion, en passant par de solides seconds rôles (comme l'excellente Blanche Gardin en boulangère maladroite et grossière).
On ressort de la salle avec un visage aux lèvres et le doux sentiment que dans notre société l'entraide est encore possible, et que ce film, bienveillant et honnête, n'aura pas été aussi facile que sa bande annonce le laissait supposer.