Un film fou que je n'ai pas complètement saisi lors de la première vision... Il faut dire que le voire en version originale, en russe, n'a pas facilité la chose car même s'il est muet des intertitres sont présents.
Aelita a été conçu pour être un "blockbuster" national qui concurrencerai les films étrangers. Si le succès public a été au rendez-vous, celui des critiques c'est fait plus mitigé apparemment, reprochant au film d’être trop exotique, trop éclectique. C'est curieux car c'est justement ce foutoir et cette diversité qui font sa force. Mais cette diversité serait le reflet d'une versatilité politique de l'auteur, ce qui était plutôt mal vue en Russie à l'époque... Ah ces politiciens !
Le film alterne donc scènes sur Terre, montrant les difficultés de la vie de tous les jours au sein du régime de la Nouvelle Politique Economique, période pseudo-libérale sensé être nécessaire au pays pour se relever de la révolution, et scènes sur Mars. On ne peut d'ailleurs parler d'Aelita sans mentionner le paysage martien, les décors et habits mélangeant cubisme et futurisme donne un visuel d'enfer qui m'a marque.
Du coté de l'histoire on est pas en reste non plus. Los, exécré par son existence terrestre lorgne vers Mars, dont on ne sait d'ailleurs pas la nature exacte: Rêve ? Fantasme ? Réalité lointaine ? Du coup sa femme délaissée fait les yeux doux au premier qui lui sortira deux carrés de chocolats... Sur Aelita c'est l'inverse, la reine lorgne du coté de la Terre, trouvant un charme fous à la façon de s'embrasser des Terriens. La société martienne présentée d'abord comme idéale se révélant en fait proche du totalitarisme.
Par la suite, on tuera, on se déguisera, on fera un voyage en fusée, on fera la révolution, on trahira... Rien n'est jamais ce qu'il semble être et cela donne de curieux airs au film, à la fois satire et propagande... Curieux mélange. La fin, un peu facile, ne m'a en rien gâché ce film dingue et poétique. Ah ces Russes !