Alléché par la « bande-annonce » de ce film dans un autre DVD « Chefs-d'œuvre du cinéma russe [...Chefs-d'œuvre des années 20, voulaient-ils dire] », par la thématique (attend, la vie sur Mars, vue de 1924, par la jeune République socialiste soviétique, on fonce, non ?), et par le nom du réalisateur (Protozanov, une sorte de caricature de nom russe inventé qui plairait à n'importe quel Senscritchaiev du monde), je n'ai pas hésité longtemps...
...Et je n'ai pas été déçu. Un nanar russe de 1924, quel réjouissant anachronisme ! Voici :
– Oscar du maquillage au type qui a eu l'idée, comment dire, originale, de doter la régente Aelita d'un délicieux monosourcil (soigneusement gommé de la couverture du DVD) ;
– César + Goya d'honneur aux décorateurs pour leur reconstitution, certes fauchée, mais très réussie, d'un palais martien ;
– Lion + Ours d'argent aux costumiers pour le pantalon à tiges rigides articulées de la servante, la tiare en rayons de soleil d'aluminium d'Aelita, et les armures cubiques de la milice martienne ;
– Toutes les autres distinctions, veaux, vaches, lapereaux, d'or ou d'airain, aux scénaristes (s'y sont mis à deux, ceci expliquant cela) pour leur accumulation impossible d'intrigues qui donne au film ce côté très « et maintenant, qu'est-ce qu'on pourrait farcir encore ? Redonne-moi une rasade de vodka, pour voir ? », et au montage ce côté « bon... Bon, alors chaque scène durera une minute 32 secondes. Mais maximum, hein, où qu’elle est ma serpe ? ».
Ne lisez pas ce qui suit si vous envisagez (sérieusement ?) de visionner le film:
...sʇuɐɹnƃıɟ ǝp sǝuıɐʇuǝɔ sǝl ɹnod sıɥɔɐƃ lǝnb 'ouoɹɥɔ 23 uıɯ1 uǝ 'sɹɐɯ ɹns ǝʇsılɐıɔos uoıʇnloʌéɹ *
;ǝlɐıɔos ǝɹnʇuıǝd *
;sɹɐɯ ɹns ǝƃɐʎoʌ *
;ǝnbıɯouoɔǝ ǝɯsıʇısɐɹɐd *
;ǝɔuɐʇsıp ɐ ɹnoɯɐ'p ǝɹıoʇsıɥ ǝlqnop *
;ǝɔɐɔıɟɟǝuı ǝɔılod ʇǝ ǝɹʇɹnǝɯ 'ǝısnolɐɾ *
Toutes ces intrigues étant conclues dans les quatre dernières minutes par un retournement de situation que même de Palma n'aurait pas osé :
¿¡¡?ǝɹıoʇsıɥ'l ǝp ǝǝuuɐ '1291 ʇuɐʌɐ – » ʇuɐʌɐ xnǝıɯ ʇıɐʇé'ɔ « ɹns sʞɔɐq-ɥsɐlɟ sʇıʇǝd sǝl ʇıɐɹǝnbıldxǝ 'ʇuɐssɐd uǝ 'ınb ǝɔ 'sıun-sʇɐʇǝ sǝp ǝplos ɐl ɐ ʇıɐʇǝ ʌouɐzoʇoɹd ǝɔ 'ɹns ʇsǝ'ɔ 'ıundɯı sɹnǝllıɐ'p 'lɐıɔos ǝɯsıʇısɐɹɐd ǝl ɟnɐs 'ǝʌǝɹ un'nb ʇıɐʇǝ'u ɐlǝɔ ʇnoʇ
Enfin, coup de chapeau à l'incroyable, à la délirante explication du mystérieux message en provenance de Mars, Aнта, oдэли, ута, qui vaut son pesant de faucilles et de caoutchouc...