Deux types et demi (W. Harrelson fait le demi, pas qu'il soit cul-de-jatte, mais il a vraiment un petit rôle, d'ailleurs très mal géré) courent après un troisième, l'un pour le dessouder, l'autre et demi pour l'aider vaguement. Le coursé s'appelle Llewelyn, et il est gallois comme moi je suis texan. C'était l'enjeu du film: une histoire, dans les années 80, qui tue, sue et pue le Texas. Tout y passe, personnages, lieux, animaux, jactance et motels — une vraie liste pour un petit bac. Je ne doute pas que ce soit réussi, j'ai jamais foutu les pieds au Texas, mais l'ensemble est englué dans une tragédie goudronneuse (sans plumes) qui serait plutôt d’inspiration grecque (avec T. Lee Jones dans le rôle du chœur commentant les actions, sidéré par la vilénie humaine) : les gens courent à leur mort (enfin ils y courent mollement. Fait chaud, c'est au Texas je vous dis), la mort étant incarnée par un Javier Bardem impassible et impavide. Plânent là-dessus, comme des vautours, des coïncidences tellement ironiques (le jeu avec la malette de billet, l'accident de Chigurh) qu'elles sont complètement crédibles et renforcent le caractère inéluctable du carnage.