Dans la grande lignée des polars américains noirs et réalistes, « Affaires privées » n'est ni le plus réussi, ni le plus inventif. Il faut dire que passer après Sidney Lumet (pour ne citer que lui) n'est pas une mince affaire et Mike Figgis n'y est pas pour grand-chose. C'est d'ailleurs le seul réel « reproche » que l'on peut faire à ce film solide, maîtrisé et parfois brillant, exploitant intelligemment son décor et ses personnages pour construire un suspense classique mais très efficace, l'opposition Richard Gere - Andy Garcia, sans atteindre des sommets, ayant plutôt de la gueule. Bonne idée d'ailleurs que de confier au premier un rôle de pourri intégral, apportant une certaine ambiguïté à une œuvre qui en manque peut-être un peu. Résultat : à défaut d'être inoubliable, le film se regarde avec intérêt jusqu'au bout : c'est là l'essentiel.