L'une des raisons pour lesquelles Liam Neeson a joué dans ce film, c'est que sa femme est morte peu de temps avant qu'on ne lui propose le rôle. Il y a vu là une forme de thérapie, même si son rôle et le fond de l'histoire ne sont pas super optimistes.
Le concept est intéressant mais mal défini, voire pas très logique. On ne sait pas trop ce que le héros voit et entend que les autres ne voient pas et n'entendent pas, ce n'est jamais très clair parce qu'on ne nous met jamais dans la position des autres vivants. Les deux points de vue abordés se répondent trop, on ne sort donc jamais et l'histoire se révèle trop pauvre pour intéresser sur toute la longueur. Pour remédier à cela, l'auteur décide d'installer un faux suspense. Faux parce qu'on ne croit pas vraiment à une autre possibilité, la parole du 'méchant' n'est jamais vraiment mise en doute, qu'en plus il apporte une preuve efficace. Mais en faisant croire au spectateur que ça pourrait ne pas être vrai, il donne l'illusion de raconter autre chose. Le gros problème à cela, c'est que justement le vrai fond n'est jamais pleinement abordé : on a des rêves, on a des angoisses mais jamais l'héroïne ne fait réellement face à sa destinée. Quant à l'effet contagion, je l'ai trouvé facile et stérile ; disons que cela fait partie du côté thriller de l'histoire.
La mise en scène est globalement correcte. Un peu trop propre. Et puis les effets spéciaux sont bof. Et enfin, Ricci, je l'aime bien, mais elle a trop maigri quand même ; bon, c'est quand même agréable de la voir à poil aussi longtemps et aussi frontalement (du moins pour le buste, en ce qui concerne le bas on verra à peine ses fesses) ; je me dis que s'il devait y avoir une version française de ce film, on engagerait Victoria Abril. Pour le reste, le découpage fonctionne, y a quelques accessoires bien trouvés, le décor principal est lugubre à souhait. Le montage est rythmé, on ne s'ennuie jamais vraiment. Et enfin les acteurs sont bons : faut dire que les personnages sont tout de même intéressants et permettent de jouer sur une palette émotionnelle pas trop restreinte.
Bref, c'est assez bof : y avait de bonnes idées au départ mais le traitement se révèle trop faiblard.