La réalisatrice polonaise Agnieszka Wojtowicz-Vosloo part d'une vraie bonne idée scénaristique, mais peine à la développer correctement, se limitant le plus souvent à alimenter équitablement les deux hypothèses narratives concurrentes, quitte à engendrer des incohérences...
A l'image de nombreux films à twist, il serait intéressant d'enquiller un second visionnage de "After.Life" afin de mettre en évidence les contradictions du scénario (qui ne sont peut-être pas si nombreuses finalement, je ne sais pas...).
Ce qui est certain, c'est qu'aucune unanimité ne se dégage parmi les spectateurs du film, chacune des deux options trouvant ses partisans (alors que pour moi la fin est assez claire, il semble que la réalisatrice elle-même soutienne l'hypothèse contraire!).
Au-delà de cette question centrale, "After.Life" peut s'appuyer sur une réalisation élégante, et surtout sur un duo de têtes d'affiche prestigieux, composé d'un Liam Neeson convaincant en thanatopracteur glacial, et d'une Christina Ricci particulièrement sexy (et peu avare de ses charmes) dans la peau d'une jeune femme paumée aux portes de la mort.
Un bon point aussi pour le jeune Chandler Canterbury, dont le personnage renouvelle un peu les codes du petit garçon étrange dans ce genre de films.
On ne peut pas en dire autant de Justin Long, que j'ai trouvé mauvais comme un cochon dans le rôle du petit ami dévasté.
Au rayon des défauts, on signalera encore diverses invraisemblances, ainsi qu'un rythme très lent qui sied bien à l'ambiance générale, mais occasionne un certain nombre de longueurs, notamment en milieu de bobine, où le film tourne en rond.
Mélange parfois laborieux de films de fantômes, d'épouvante et de thriller, "After.Life" a les défauts de ses qualités, mais mérite sans doute mieux que sa médiocre réputation, ne serait-ce que par son atmosphère singulière (à la fois sensuelle et oppressante) et son dénouement plutôt audacieux.