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J'avais commencé à écrire une critique que je voulais structurée, claire et cinglante. Un truc sur la frustration qui m'a habité pendant tout le film et ma déception quant à sa fin. Quelque chose qui parlerait de la pauvreté de l'imaginaire multiculturel mis en place par Kogonada et de la stérilité de son modèle familial du futur. Qui dénoncerait ceux qui ose qualifier ce film de poétique. Un pamphlet capable de déconstruire tous les abus de paresse dont le scénario et la mise en scène font preuve. Et pourtant me voilà, face à vous, entrain d'écrire une critique à base d'effets de style. Parce que moi aussi, j'ai la flemme vous voyez. Donner de la profondeur aux personnages non masculins? Je n'ai pas que ça à faire. Proposer autre chose qu'une structure familiale ou la communication est télépathétique? Après la sieste peut-être. Réexaminer la question du deuil sous l'angle du voyeurisme post-internet? Non merci.

Dans ce film on parle de deuil, de multiculturalisme... d'humanité quoi. Enfin je crois. Pas sûr. Tous ces éléments scénaristiques qui convergent pourraient être des coïncidences après tout. L'image est jolie, mais pas beaucoup plus qu'un bon épisode de Black Mirror. L'ambiance m'a parue froide, technique, en carence affective presque. Alors peut-être ce film est-il juste un exercice de style façon bonne vieille quête de sens d'un personnage principal aux dépens du reste de sa famille? Ou un brûlot subliminal sur le transhumanisme? Qui sait. En bon flemmard, j'ai décidé de ne pas creuser la question. Mais j'ai tout de même décidé d'écrire une critique médiocre qui effleure son sujet.