Arnold n'a jamais caché qu'un de ses modèles était Clint Eastwood, et avec Aftermath, il persiste dans son changement de registre aperçu dans Maggie, à savoir 0 action, et qui se concentre davantage sur la psychologie de son personnage.
Ici, il joue un ouvrier du bâtiment endeuillé par la disparition de sa femme et sa fille, tuées dans la collision entre deux avions. L'accident vient d'une erreur d'aiguillage d'un contrôleur aérien, et Arnold va vouloir se venger.
Tiré d'une histoire vraie, le film joue beaucoup sur son ambiance presque mortifère, avec une lumière qui ne semble jamais laisser passer la lumière du jour, où tout y est gris, morne, à l'image d'un Schwarzenegger très bon dans le renfermement, dans la douleur rentrée d'avoir perdu ses deux êtres les plus chers, dont sa fille qui était enceinte.
Mais là Aftermath aurait pu être un portrait linéaire d'un homme qui a tout perdu, le réalisateur a eu la bonne idée de partager l'histoire avec ce contrôleur aérien, joué par Scoot McNairy, et dont sa vie est également brisé, car il porte non seulement la responsabilité de son erreur, mais il a du changer de vie dans un autre état. On voit ainsi les deux faces de la même pièce, où tout se rejoindra dix ans plus tard.
Au fond, il se passe peu de choses, mais contrairement à Maggie, c'est plus la psychologie des deux hommes qui est montrée de manière plus subtile qu'on le croit, avec l'idée que la vengeance ne mène à rien, y compris dix ans plus tard.
J'ai été agréablement surprise par le film, où Schwarzenegger montre clairement des efforts pour paraitre son âge (on le voit même nu), pas à son avantage, et qui exprime des nuances qu'il n'a que trop peu explorés dans le passé. Ça lui va plutôt bien, en espérant qu'il fasse un jour son Gran Torino...