Aftermath (« conséquences » en français) suit en parallèle la vie de deux hommes aux destins brisés par un accident d’avion : Roman Melnyk (Arnold), contremaître proche de la retraite sur un chantier de BTP, j’ai nommé le type le plus sympa du monde, tolérant, compréhensif, droit, juste, honnête, pote avec tout le monde, etc. et Jacob Bonanos, un contrôleur aérien à la vie modèle.
Je m’attendais à une production ridicule ; j’ai découvert une œuvre plutôt propre dans l’ensemble, qui ressemble même à un vrai film et pas à une bouse torchée en catimini.
Une fois cela dit... il faut parler du reste qui n’est pas franchement brillant et ce principalement pour deux raisons : la réalisation et Schwarzy qui sont tous deux aux fraises la plupart du temps, exceptions faites de la scène dans la tour de contrôle, où je me suis dit que j’allais peut-être être agréablement surpris par la suite, et par l’annonce de l’accident à l’aéroport.
La réalisation parce qu’elle rend tout plat et sans relief, se perd dans du mélo bon marché et ne fait jamais grand-chose de ses sujets. Voire les saborde en les racontant mal : la crise du couple caricaturale, le point de bascule de Melnyk qui surgit à l’improviste sans avoir jamais été construit et sans jamais de tension. Tout ça est d’un lourdingue... !
Pourtant, Scott McNairy fait de son mieux, ainsi que Schwarzy. Mais pas dans la même catégorie : Arnold reste un exécrable comédien, aussi bien dans sa diction, ses expressions ou la gestion de son corps : j’ai passé l’heure et demie à voir Terminator à l’écran et pas un ex-futur grand-père dévasté par le chagrin et la douleur, ce qui convenons-en n’aide en rien à se plonger dans l’histoire. Les autres moments où il ne ressemble pas au T-800, il joue au sosie d’Eddy Mitchell, ce qui n’aide pas non plus des masses.
Mes recommandations :
- la scène d’intro aussi simple qu’inintéressante, mais surtout une des plus formidablement jouissives : la caméra se pose d’abord la nuque d’Arnold de dos coiffé d’un casque de chantier, avant qu’on entende sa voix à travers les 3 lignes de dialogues les plus bêtes du siècle conclues avec une petite blague qui dit sans le dire sa position sur le chantier et la connivence avec ses employés.
- l’apparition fugace du colosse sous la douche, coiffée d’un petit bonnet de bain : ma-gni-fi-que.
Ma conclusion : tant qu’à voir un film sur le deuil autant voir Breaking the waves, Le cercle des poètes disparus ou La chambre du fils, légèrement plus conséquents dans le domaine.
Jouez au bingo des clichés avec ce film (17 ingrédients)
Bonus
Le monde est peuplé d’Emily et de Sam
Personnage > Agissement
Avait pourtant été prévenu·e de ne pas faire ça - Famille | Jette un œil à ses enfants endormis, tard le soir - Souvenirs | Regarde (avec tristesse/nostalgie) une photo de sa femme/son mari/sa fille/son fils - Stylé | Fait de la musculation dans sa cellule
Personnage > Caractéristique
Loose | Est en train de perdre pied - Vie personnelle | Problèmes familiaux/de couple
Personnage secondaire
Meute compacte de journalistes
Réalisation
Habillage | D’après une histoire vraie - Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. - Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite
Réalisation > Audio
Bruit générique | Porte de cellule de prison
Réalisation > Surprise !
Faux suspense !
Scénario > Élément
Scène de douche
Scénario > Ficelle scénaristique
Cauchemar | Se réveille en hurlant/en sueur/en sursaut
Scénario > Situation
Agissement | Se recueille sur une tombe
Thème > N’importe quoi
Trop con·ne | Ces gens font des trucs complètement con
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais