Chaussure à leur pied
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Il était une fois une époque durant laquelle le taux de mariages se terminant par un divorce atteignait les 8-9 % (ben ouais, à l'époque, ça ne se faisait pas, même si on ne pouvait plus se blairer, même si on avait plus envie de se trucider que de se faire l’amour ; maintenant, les couples qui tiennent jusqu'au bout semblent appartenir à un autre monde !) ; oui, cela a existé.
En tous les cas, à travers ce charmant petit film, on a un aperçu de ce qu'était la France de 1952, France dans laquelle la Seconde Guerre mondiale était encore très présent dans les esprits (le contraire aurait été franchement étonnant !), le tout à travers les sujets du célibat et de la solitude. Et, dans cette optique, pour essayer de trouver l'âme sœur, on pouvait tenter l'agence de rencontre.
Autour du toujours excellent Bernard Blier, accompagné d’une partenaire féminine à sa hauteur, l’élégante Michèle Alfa (dans ce qui est malheureusement son dernier rôle au cinéma !), l’histoire est un prétexte efficace pour avoir un bel échantillon de seconds rôles (et quand je dis "seconds rôles" lors de cette période, c'est synonyme d’or 24 carats pour le talent ainsi que le charisme !), dont Louis de Funès en client acariâtre (oui, vu son incroyable future carrière, je me sens à chaque fois obligé de le mettre en avant !).
Bref, on va suivre la vie d'un "vieux" célibataire, fils à maman par la force des choses (comprenez une mère possessive et un fiston veule !), qui va se révéler en étant placé face à une situation insolite, à savoir recevoir en héritage la direction d'une agence matrimoniale parisienne. Conséquence, en rencontrant à cette occasion de nombreuses personnes, ayant chacune leurs propres singularités, il va changer en bien. Dans le même temps, il va entrer en contact avec son amour d'enfance...
Comme pour Sans laisser d'adresse, sorti l'année suivante, du même Jean-Paul Le Chanois et avec le même Bernard Blier (dans le registre identique du brave type face à une circonstance peu ordinaire !), c'est du cinéma populaire dans le sens le plus noble du terme, avec des personnages simples et attachants, qu'on a plaisir à suivre jusqu'au bout, du cinéma tendre et humain, du cinéma qu'on ne peut qu'apprécier si on a du cœur. Cela fait du bien, une bouffée de fraîcheur venant d'un passé si proche (plus de sept décennies quand même au moment où j'ai écrit cette critique, c'est que dalle à l’échelle de toute l'histoire de l'humanité !), mais qui paraît en même temps si lointain dans notre époque surnumérisée.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Bernard Blier et Les meilleurs films avec Louis de Funès
Créée
le 28 janv. 2023
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